Titus Maccius Plautus est un auteur latin de comédies, né vers 250 avant notre ère et mort en 184. On lui attribue cent trente pièces, dont vingt nous sont parvenues. Toutes ces pièces sont des adaptations de la comédie nouvelle (la Nea) en Grèce des IVème et IIIème siècles avant notre ère. Plaute a réussi à conquérir un public romain non cultivé grâce à la façon dont il a recréé les origi-naux grecs : il a abrégé les intrigues et a renforcé la force comique de ses modèles, notamment par le recours à une langue truculente maniant plaisanteries, calembours et allitérations en nombre. De plus, au lieu de s'en tenir à des pièces essentiellement constituées de dialogues parlés, Plaute a augmenté de manière considérable la part du chant et du récitatif, afin de s'approcher des comédies musicales (...)
[...] Des cuisiniers arrivent pour préparer le festin du mariage, mais Euclion, les entendant parler de marmite, croit qu'il s'agit de son trésor et il les chasse à coups de bâton. Pour mettre son or en lieu sûr, il le transporte dans le temple de la Bonne Foi. Or, il a été surpris par Strobile, l'esclave de Lyconide. Mais Strobile n'a pas le temps de dérober la précieuse marmite : Euclion, reparaissant tout à coup, soupçonne l'esclave, qu'il fouille consciencieusement, mais sans résultat évidemment. [...]
[...] Scelestiorem me hac anu certo scio Vidisse numquam. EUCLION Moi, j'aurais des comptes à te rendre, tête à claques Va t'en ! Eloigne-toi de la porte ! Va t'en, je te prie ! Voyez-moi comme elle avance ! Mais tu sais ce qui te pend au nez ? Morbleu, si j'attrape tout de suite un bâton ou une pique, je vais te faire allonger ce pas de tortue ! STAPHYLA Puissent les dieux me donner le goût du suicide ! [...]
[...] Un comique de situation : le maître empêche son esclave de pénétrer dans la maison et l'esclave ne comprend nullement pourquoi son maître essaie de l'empêcher d'entrer dans la maison, comme on le voit aux nombreuses interrogations formulées par Staphyla. Un comique de langage : o les échanges sont souvent ponctués par des allitérations et des assonances qui produisent comme des calembours : cf. v.11 : ego grandibo gradum (allitération en v.14 : scelesta sola secum o par une inversion plaisante, c'est ici le maître qui emploie le niveau de langue familier de l'esclave (cf. les insultes). [...]
[...] Le jeune homme s'imagine que son intrigue avec Phaedra a été découverte, et ses efforts pour se justifier provoquent un quiproquo comique, Euclion rapportant au trésor tout ce que le jeune homme lui dit au sujet de sa fille. Averti ensuite par Strobile de ce qui s'est passé, Lyconide veut rendre la précieuse marmite à Euclion. Là s'arrête la comédie de Plaute, dont le texte est incomplet. Dans le dénouement ajouté au XVe siècle par l'érudit Urceus Codrus, Lyconide épouse Phaedra après avoir rendu le trésor à Euclion TEXTE ET TRADUCTION EUCLIO Exi, inquam, age exi ! Exeundum hercle tibi hinc est foras, Circumspectatrix cum oculis emissiciis ! [...]
[...] o des exagérations amusantes : cf. v.12-13 : Puissent les dieux me donner le goût du suicide ! Tout plutôt qu'être esclave chez toi ! Un comique de caractère : Euclion est ici la caricature du paranoïaque et de l'avare. Plaute nous fait rire de ce personnage et au contraire suscite un peu de pitié à l'égard de son esclave, même s'il 6 ne faut pas faire d'anachronisme : le spectateur de l'époque ne risquait guère d'être pris de pitié pour une esclave. [...]
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