Bonnefoy évoque son enfance, en particulier dans la section « la maison natale », ainsi que les figures maternelle et paternelle. On les retrouve disséminées tout au long du recueil, elles peuvent apparaître sous la forme de figures mythologiques ou encore plus directement par des substantifs.
[...] Cette définition fantasmée de la mère est perceptible à travers l'évocation de figure mythologique comme Cérès. Elle symbolise la mère en quête de sa fille. Elle cherche sa fille sans relâche jusqu'à l'épuisement. La situation est cette fois inversée, ce n'est plus l'enfant qui cherche son parent mais le parent qui cherche son enfant. Malgré cette inversion, le poète s'assimile à elle, ils ont une quête, celle d'un bonheur perdu. L'image de la déesse Isis peut aussi faire référence à la mère car elle représente la maternité enclose dans le végétale le végétal humide Cependant cette vision est dégradée l'Isis de plâtre L'image idéalisée de la mère absente est surtout présente dans la section les planches courbes Bonnefoy imagine une femme liée à la sensualité feu, chanson, odeur, chauffe et au foyer allume le feu, faire cuire les plats Le rôle de la mère est de veiller au bien être de sa famille. [...]
[...] Le poète propose une définition du rôle de père qui n'est d'ailleurs par conforme à ce qu'il a vécu, souvent on n'a pas eu de père, c'est vrai (dans les planches courbes Sa vie reste marquée par l'absence de ce père. Pour Bonnefoy, ce n'est pas seulement un géniteur, mais il doit assurer une vraie fonction auprès de l'enfant, à l'image du passeur. Le nautonier est une autre image du père. Image également imparfaite puisqu'il n'adopte pas l'enfant, il ne répond pas à ses attentes. [...]
[...] Ce souvenir obsédant je ne puis faire que ces mots ne remontent pas dans ma parole résume l'échec de sa relation avec son père. Hormis cette scène, le père est associé au travail, que ce soit le jardinage ou son métier (la père de Bonnefoy était contremaître dans les ateliers des chemins de fer), la pioche, la bêche il repartait au travail L'impression de fatigue, de lassitude et d'usure que dégage son père est frappante. Il est presque assimilé à un vieillard voûté comme il était avançant lentement, tant de fatigue alourdissant ses gestes d'autrefois la fatigue qui a été le seul nimbe de ses gestes Le père est comme marqué par une mort proche. [...]
[...] Il en sera de même pour la figure de la mère. La figure paternelle est omniprésente dans deux des sections au programme qui sont la maison natale et les planches courbes mais son évocation est souvent rattachée à la douleur et cruel le souvenir des matins de l'enfance En effet, Bonnefoy a perdu son père très jeune, à l'âge de treize ans. Le souvenir du père est empreint d'affection, il utilise le possessif mon père Dans la maison natale il retranscrit un souvenir remontant à son enfance la table débarrassée, il a proposé les cartes Le décor est décrit précisément comme pour donner du réalisme et tenter de faire perdurer le souvenir du père décédé au début de l'après midi, la salle à manger, dimanche, été, volets fermés, table débarrassée L'enfant pendant l'absence de son père, échange les cartes du jeu pour lui donner toutes les cartes gagnantes, il substitue à celle de l'autre jeu toutes les cartes gagnantes Grâce à cette manipulation, il espère établir un lien entre eux. [...]
[...] Il est l'auteur du recueil de poésie les Planches Courbes parût en 2001. Dans cette œuvre qui a une relative dimension autobiographique, Bonnefoy évoque son enfance, en particulier dans la section la maison natale ainsi que les figures maternelle et paternelle. On les retrouve disséminées tout au long du recueil, elles peuvent apparaître sous les trait de figures mythologiques ou encore plus directement par des substantifs. Mais quelles représentations de la mère et du père se dégagent des sections au programme ? [...]
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