« Nous avons besoin des mythes pour rester des hommes », telle est l'affirmation de Pietro Citati. En effet, le mythe est un récit qui met en scène des êtres surhumains et des actions imaginaires, mais il est aussi le miroir de la condition humaine : « les insurrections de son âme, la puissance de ses désirs » (Georges Steiner), et c'est bien ce dont il s'agit dans L'Odyssée, écrit par le mystérieux Homère.
C'est ainsi que dans ce récit l'industrieux Ulysse, héros de la guerre de Troie et marin émérite, vogue d'île en île pour découvrir à chaque fois des lieux plus mythiques les uns que les autres, mais aussi en apprendre plus sur la nature humaine (ou inhumaine). On peut alors affirmer que la mer est incontestablement l'élément majeur de ce périple qui dessine, au fur et mesure de l'avancée d'Ulysse, sa destinée. Mais, en étant plus précis, que représente-t-elle véritablement dans l'Odyssée ?
[...] La place de la mer dans "l'Odyssée" d'Homère Nous avons besoin des mythes pour rester des hommes telle est l'affirmation de Pietro Citati. En effet, le mythe est un récit qui met en scène des êtres surhumains et des actions imaginaires, mais il est aussi le miroir de la condition humaine : les insurrections de son âme, la puissance de ses désirs (Georges Steiner), et c'est bien ce dont il s'agit dans L'Odyssée, écrit par le mystérieux Homère. C'est ainsi que dans ce récit l'industrieux Ulysse, héros de la guerre de Troie et marin émérite, vogue d'île en île pour découvrir à chaque fois des lieux plus mythiques les uns que les autres, mais aussi en apprendre plus sur la nature humaine (ou inhumaine). [...]
[...] - chant des quatre coins de l'horizon/ il déchaîna les quatre vents, et couvrit de nuées/ la terre avec la mer; du haut du ciel tomba la nuit (v293 à 295; chant Rencontres en terres hostiles L'île des Cicones est le lieu de la brutalité, de la violence. - on échangea les coups de lance 54; chant - six compagnons guêtrés/ périrent; nous autres pûmes fuir le sort et le trépas L'île de Polyphème est le lieu de la non-civilisation. [...]
[...] Il fait de même lorsqu'on lui propose de devenir l'époux de Nausicaa et donc d'accéder à une forme de divinité et déclare ceci à Alcinoos: je ne ressemble/ aux Immortels qui possèdent le ciel immense/ par la taille ni par le port: je ne suis qu'un mortel 208 à 210; chant Ulysse n'est qu'un homme parmi les hommes il affiche son humanité face au Cyclope qui attendait la prédiction sous une autre forme - je m'attendais à voir venir ici/ un grand et beau guerrier, doué d'une extrême vigueur:/ et c'est un petit homme, un lâche, un rien du tout 513 à 515; chant il n'hésite pas à pleurer à diverses reprises et montrer ses émotions (héros du retour) - Chez Calypso car il veut retrouver sa terre et sa femme: il était sur le promontoire; ses larmes n'avaient pas/ séché 151, 152; chant - A la cour d'Alcinoos, lorsque l'aède Démodocos entreprend de conter les aventures d'Ulysse sans pour autant savoir que ce dernier se tient devant lui: Ulysse/ faiblit, des pleurs courraient de ses paupières sur ses joues 521, 522; chant - Lorsque ses marins ouvrent l'outre qui contenait les vents censés les ramener directement à Ithaque, Ulysse évoque même le suicide: je me demandais dans mon coeur sans reproche/ si j'allais me jeter à l'eau pour y périr/ ou subir en silence et rester avec les vivants à 52; chant 10) Pour conclure nous avons vu que dans ce récit la mer est l'élément- clé: elle guide à la fois Ulysse physiquement mais aussi psychologiquement car elle est symbolique de ses émotions. C'est elle qui choisit de l'emmener en terre accueillante ou hostile mais c'est aussi une sorte de parcours du combattant: en réussissant toutes les épreuves Ulysse confirme sa volonté d'être un homme parmi les hommes; il s'en trouve d'autant plus fort et force l'admiration. [...]
[...] D'ailleurs Ulysse illustre parfaitement ce vers de Jean Giraudoux: Devenir immortel c'est trahir pour un humain (Amphitryon ce pourrait être en quelque sorte sa ligne de conduite et c'est ainsi que l'homme aux multiples qualités: le vaillant l'endurant le généreux . s'impose comme un véritable modèle. [...]
[...] Mais, en étant plus précis, que représente-t-elle véritablement dans l'Odyssée ? Pour répondre à cette question je me propose en un premier temps de montrer en quoi la mer est le lieu de tous les dangers puis, en second temps, de mettre en évidence le fait qu'elle peut, au contraire, se révéler être un espace accueillant avant de finir par évoquer le fait qu'elle représente aussi un espace d'exercices de l'humanité. Un lieu immense et dangereux La haine de Poséidon Il est l'ennemi principal d'Ulysse depuis que ce dernier a crevé l'œil de son fils, le cyclope Polyphème. [...]
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