« La querelle des anciens et des modernes » est la formule qui désigne la polémique littéraire entre les partisans des auteurs de l'Antiquité et les défenseurs de la supériorité des auteurs modernes, et qui s'étend de la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle. En 1670, Desmarets de Saint Sorlin publie un Traité pour juger des poèmes grecs, latins et français, dans lequel il défend la supériorité du merveilleux chrétien sur le merveilleux païen. Il est critiqué par Boileau dans son Art poétique en 1674. Boileau conteste la théorie, soutenue par Perrault, d'un progrès continu de la littérature. Les Modernes sont en effet persuadés de la supériorité du goût de leur époque. Le véritable déclenchement de la querelle a lieu en 1687, lors de la lecture à l'Académie française par Charles Perrault de son poème Le Siècle de Louis Le Grand, qui souligne la prééminence des Modernes. Puis il publie en 1688 son Parallèle des Anciens et des Modernes. Du côté des Anciens, Racine, La Fontaine, La Bruyère, à la suite de Boileau, s'opposent alors fermement à Perrault, mais aussi Fontenelle et sa revue Le Mercure galant, ainsi qu'à Bayle et son Dictionnaire historique et critique.
[...] La finalité éthique des Fables donne à penser la morale sous ses aspects divers, en y conduisant malgré lui le lecteur. La Fontaine va ainsi renouveler ce genre humble qu'était la fable, en transformant sa forme et sa valeur, et en en faisant le lieu d'aboutissement des innovations poétiques du XVIIe siècle. [...]
[...] À l'inverse, la dissonance peut être burlesque, en particulier dans la dégradation parodique de l'image que l'homme a de ses dieux, ce qui introduit une réflexion morale et philosophique sur la vanité humaine. On peut en voir un exemple marquant dans la fable Lae statuaire et la statue de Jupiter dans laquelle le bloc de marbre peut devenir indifféremment Dieu, table ou cuvette. Conclusion L'écriture enjouée des Fables correspond à une intention esthétique, mais aussi morale. La variété constitue quant à elle un remède à la monotonie, et s'utilise comme l'instrument du plaisir mondain. [...]
[...] En effet, récit et morale sont chez La Fontaine étroitement liés. Dans la conception antique, tout apologue se compose d'un corps (le récit proprement dit), suivi d'une âme (la chute morale à la fin de la fable). La Fontaine reprend cette bipartition de la fable entre le corps et l'âme, mais il noue ces deux moments beaucoup plus subtilement. Bien souvent, dans le corps même du récit, des éléments (considération générale, modalisatrice) préparent l'énoncé final, la sagesse de la fable, sa moralité, qui est souvent énoncée sous la forme d'une sentence, d'une maxime. [...]
[...] La Fontaine permet à la fable de conquérir ses lettres de noblesse et un public adulte. Dès le premier recueil, le succès est considérable, ce dont témoignent les cinq rééditions successives qui eurent lieu en deux ans. L'ensemble des Fables sera constamment réédité jusqu'à la fin du siècle. Et ce parce que les fables de La Fontaine réalisent parfaitement, dans sa structure, l'adage emprunté par le XVIIe siècle au poète latin Horace, de la combinaison du plaisir et de l'instruction. [...]
[...] En effet, le style burlesque, qui se développe dans les courants romanesques puis poétiques des années 1640 vient de l'italien burla qui signifie plaisanterie. Ce style s'impose avec la parution en 1650 du Virgile travesti de Scarron, parodie de l'Enéide. Le burlesque est donc une imitation parodique qui ridiculise, désacralise son modèle, en cultivant sa dégradation, son rabaissement : ainsi, user d'un style bas à propos de situations ou de personnages nobles, ou encore rabaisser les dieux en leur prêtant des défauts humains, entre biens dans ce style burlesque. [...]
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