Commentaire composé sur le sonnet très connu de Paul Verlaine intitulé "Pierrot".
[...] Sa blouse n'est pas "blanche' mais "pâle", adjectif qui s'utilise pour le teint d'une personne. Il y a rupture avec ce passé glorieux introduit dans le premier quatrain. Par le biais de comparaisons et de métaphores progressivement introduites, Verlaine ajoute des éléments venus de l'autre monde au décor de ce mime pour nous en donner des visions angoissantes comme celle du linceul, de la bouche béante, des morsures de ver. L'annonce de sa déchéance nous est amplifiée par le redoublement du froid de la mort dans l'effroi de l'éclair. [...]
[...] Le second quatrain annonce la disparition, le vent froid de la mort. Le premier tercet est un cri de désespoir pour exprimer l'horrible solitude de l'artiste qui essaie encore de continuer son œuvre mais qui n'intéresse plus personne. Cet enfer, c'est le silence des autres, la mort par désintérêt. Le second tercet confirme le déclin, il ne reste plus dans ce corps sans vie qu'une petite lueur dans les yeux. Conclusion Ainsi ce sonnet, par la représentation d'un personnage traditionnel, permet- il à Verlaine de se transposé au travers personnages connu de tous. [...]
[...] Cette asymétrie dans les césures ressuscite cependant un "Art poétique" fondé sur l'impair, plus musical selon Verlaine, plus déséquilibré cependant. D'autre part, la distanciation qu'opère l'auteur en se représentant en Pierrot, indique ici sa dualité, un être fascinant et d'un autre coté un poète qui s'est perdu, et qu'on oublie. La plainte de Verlaine est bien évidemment douloureuse et émouvante mais elle est boiteuse comme la musicalité parfois un peu discordante de ces vers combien riches cependant en allitérations et assonances remarquables. [...]
[...] Notre Pierrot a désormais l'aspect d'un fantôme, la blancheur du cadavre. Les deux grands trous ou rampe du phosphore rappellent étrangement "les deux trous rouges au côté droit" du "dormeur du Val" de Rimbaud annonçant la mort du soldat. Mais le phosphore qui glisse sur l'eau en brûlant rampe dans l'œil traduisant une lueur qui s'éteint progressivement jusqu'à l'absence. Cette fois ci la chandelle est morte. III L'absence c'est l'enfer Solitude et silence Le silence auquel se voit condamné avec horreur le poète provoque son désarroi, traduit dans le texte par le rythme: celui des rejets (v. [...]
[...] On remarque la présence déplacée de deux mots: qui riait (v.2) et gaîté (v.3) qui sont mise en valeur de par leur placement au début des vers. Le jeu des temps a aussi une place très importante puisque après l'imparfait qui marque une durée (riait v.2) on trouve du présent qui fait le constat: aujourd'hui semble (v.8) d'une époque révolue. Les postures aériennes de Pierrot sont transcrites ici par des allitérations en l qui semble mourir comme Pierrot a la fin du premier quatrain. Son costume normalement blanc d'innocence semble représenter le draper d'un fantôme. [...]
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