Le théâtre est par définition un lieu où se donnent des représentations d'oeuvres, il est devenu un art à part entière apprécié depuis la Grèce antique. Nous distinguons de nos jours deux chemins qui nous permettent d'apprécier cet art ; soit en tant que lecteur assidu à travers l'oeuvre originale ou en tant que spectateur en contemplant l'adaptation théâtrale de l'oeuvre.
La lecture permet de savourer l'oeuvre et de s'immiscer à travers les lignes dans la pièce mais comme a dit Molière "Le théâtre n'est fait que pour être vu". Le théâtre est-il donc comme le veux sa définition une représentation théâtrale n'est-il pas préférable de lire l'oeuvre afin de l'apprécier à sa juste mesure ? En essayant de répondre à cette problématique, nous allons voir dans un premier temps que lire une pièce de théâtre est tout à fait rationnel puis qu'assister à une représentation théâtrale se trouve être le comble (...)
[...] Le lecteur est ainsi invité au cours de sa lecture de revenir à sa guise sur des passages jugés importants et cruciaux dans le déroulement de l'histoire. C'est dans cette gestion de temps que l'anagnoste ne limite pas son imagination l'imagination étant plus importante que le savoir selon Albert Einstein et devient metteur en scène. Contrairement à la représentation théâtrale, le lecteur retrouve toute sa liberté au travers des vers et détermine une interprétation des différentes actions à sa manière ce qui le laisse songeur, attaché à l'histoire, avec des sensations personnelles. [...]
[...] L'œuvre a ainsi été sortie de son contexte et le spectateur a vu un décalage entre dialogue et histoire. Ainsi la lecture permet de mieux respecter les valeurs du texte mais aussi de l'auteur. En effet, l'anagnoste grâce aux nombreuses didascalies fournies devient en quelque sorte intime avec l'auteur. Ce dernier lui délivrant des informations précieuses et suffisantes comme Beaumarchais à travers Le Mariage de Figaro où environ toutes les trois répliques figure un sentiment ou une action Mais il n'est pas sans rappeler que le lecteur jouit d'une intimité avec le personnage puisqu'il l'imagine sous tous ses traits et que souvent grâce à l'écriture il s'immisce dans son esprit. [...]
[...] Tout d'abord c'est rayer la notion de liberté au lecteur que de le forcer à devenir spectateur. En effet, lire c'est passer du temps à analyser les actions se tramant, à faire des pauses pour accroître la compréhension de certains vers complexes et de s'initier au langage théâtral à travers des œuvres de Racine telles Bérénice ou Andromaque et plus précisément à travers l'enchevêtrement des figures de style. La lecture permet ainsi de comprendre le texte avec une facilité accrue et elle est capitale pour comprendre toutes les valeurs de l'oeuvre. [...]
[...] C'est le cas d'Orgon à travers la mise en scène de Tartuffe au Théâtre National de Strasbourg que le personnage donne l'impression qu'il est véritablement hypnotisé par le Tartuffe, c'est à se demander si l'œuvre jouée de nos jours avec un décor moderne ne saurait être le monde du réel et non de la comédie. Le texte prend vie, on assiste à des gestes, des actions, qui laissent le spectateur émerveillé comme à travers l'adaptation du Malade Imaginaire qui crée une véritable euphorie tant au niveau des vers qu'au niveau des gestes. [...]
[...] Le comique de geste est alors possible grâce à l'adaptation. Le comique de situation lui aussi est accru lorsqu'il est présenté sur une scène puisque l'on assiste directement à la situation proposée ; par exemple Elmire qui s'adresse non seulement à Tartuffe mais aussi à Orgon caché sous la table. Subséquemment les comédiens qui en plus de jouer la réalité font découvrir au spectateur la musicalité des vers, des mots, et le rythme des répliques qui sont mis en valeur au théâtre par des pièces de Racine comme Andromaque ou Phèdre, ce qui ne peut pas être obtenu dans une lecture individuelle. [...]
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