Racine s'inspire de la tragédie de Sénèque et de celle d'Euripide pour réécrire Phèdre. Cette tragédie s'inspire de la passion qui déchire Phèdre dite "la brillante", la princesse crétoise, petite fille d'Hélios et fille de Minos, le dieu des enfers. Sa famille a été maudite par Vénus car celle-ci avait une liaison avec Ares, et Hélios l'a vu car c'est le soleil, il l'a dévoilée, et pour se venger Vénus a maudit sa descendance. Phèdre tombe donc amoureuse de son fils adoptif, et l'extrait se situe lors de l'aveu que fait Phèdre à Oenone, sa confidente, sur cet amour impossible (...)
[...] En vain sur les autels ma main brûlait l'encens : 285 Quand ma bouche implorait le nom de la déesse, J'adorais Hippolite ; et, le voyant sans cesse, Même aux pieds des autels que je faisais fumer, J'offrais tout à ce dieu que je n'osais nommer. Je l'évitais partout. Ô comble de misère ! 290 Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. Contre moi-même enfin j'osais me révolter : J'excitai mon courage à le persécuter. Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre, J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre ; 295 Je pressai son exil ; et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels. [...]
[...] Elle n'est donc pas lucide ce qui s'oppose à la signification même du nom de Phèdre qui signifie la brillante Pénultièmement, l'ironie du sort se met aussi à l'encontre du personnage. En effet, dès qu'elle se marie avec Thésée, Hippolite rentre dans son intimité. Phèdre se trouve aussi dans une situation bancale car elle est devant un dilemme entre passion et raison, de plus le fait que Thésée soit cru mort est un coup de théâtre pour elle car cela lui autorise son amour pour Hippolite. Enfin, elle poussée dans son amour et dans son aveu par Oenone. Enfin, tous les efforts qu'elle a fournis sont révélés au grand jour. [...]
[...] Pour contrer ce début d'inceste, Phèdre a tout tenté pour éviter le pire. Ainsi, elle retrace sa lutte : la première parade a été de construire un temple en l'honneur de Vénus, seulement, Quand bouche implorait le nom de la déesse, (elle) adorait Hippolite vv 285-286. La deuxième parade a été de le fuir mais elle le retrouvait dans les traits de son père v290. L'ultime parade, la plus difficile à accomplir peut-être a été de le haïr et de le bannir. [...]
[...] De plus, tout aveu révèle une faute, et après l'avoir avouée, elle s'est punie en prenant flamme en horreur v308. On remarque aussi le champ lexical de l'obscurité qui nous montre que tout au long de la tirade on va de plus en plus vers le noir de son cœur, de plus en plus dans le tragique : cachée v305, dérober v310, noire v310, s'exhaler v316 Phèdre est donc entraînée dans le cercle vicieux de sa passion inspirée par les dieux. [...]
[...] Phèdre tombe donc amoureuse de son fils adoptif, et l'extrait se situe lors de l'aveu que fait Phèdre à Oenone, sa confidente, sur cet amour impossible. Nous allons étudier comment la passion est dramatisée dans cette tirade, en observant tout d'abord le retour aux sources, la passion destructrice et enfin la fatalité tragique. Tout d'abord, à travers cette tirade, Phèdre relate le coup de foudre qu'elle a eu pour Hippolite. On observe le champ lexical de la passion amoureuse : incurable amour v283, je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue v273, trouble, âme éperdue v274, transir, brûler v276, tourments inévitables v278 etc. [...]
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