C'est véritablement le chef-d'oeuvre de Racine, car c'est la perfection même de la tragédie classique.
Elle a :
- Une dimension mythologique : C'est la vengeance de Vénus
- Une dimension du XVIIe siècle : Dimension janséniste, avec la fatalité
- (...)
[...] Elle est active dans cette histoire, et c'est cette lucidité qui va la faire analyser. Phèdre va analyser sa passion sans véritablement en maîtriser les effets, sa lucidité ne sert à rien. Car elle aurait pu s'en débarrasser en comprenant tout mais ce n'est pas le cas. Elle ne subit pas cette passion, elle en est responsable. La psychologie de Racine est bien vue, car on peut avoir une distance intellectuelle sur un problème sans pouvoir rien changer. Elle va donc nous peindre une réelle maladie d'amour. [...]
[...] C'est un échec Axe II : L'analyse de la naissance de la passion par Phèdre elle-même. Elle va : Chercher des responsables Découvrir que c'est une maladie d'amour Des images fortes. IV Etude de détails : Avant de regarder cela, intéressons nous d'abord au préambule, qui va apporter cet aveu. Il est fait de répliques qui vont de quelques mots à trois vers : qui pour qui à Vers 242-245 : Madame, au nom des pleurs que pour vous j'ai versés, Par vos faibles genoux que je tiens embrassés, Délivrez mon esprit de ce funeste doute. [...]
[...] Nous sommes ici dans la scène d'exposition, or avant, on savait que Phèdre a fait son entrée avec le désir de mourir : Vers 172 : Soleil, je te viens voir pour la dernière fois. Oenone nous avait prévenu que la Reine avait un mal qui l'habitait. Elle a un rôle essentiel dans la pièce, car c'est elle qui va pousser Phèdre à livrer son terrible secret. C'est la confidente, qui va faire qu'on assiste à la mise à nue d'une passion coupable. L'intrigue va donc se nouer ici. [...]
[...] On a aussi une allusion au Vers 253 : Ariane, ma sœur, de quel amour blessé ( C'est Thésée, qui l'a emmenée car elle l'a aidé à tuer son demi-frère le Minotaure et à s'enfuir du labyrinthe. Seulement, il va l'abandonner sur l'île de Naxos et elle y mourra. La troisième personne est Phèdre, qui fait partie de ce sang déplorable (qui est à déplorer, à plaindre) Vers 256-257 : Contre tout votre sang vous anime aujourd'hui ? Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable ( Elle aura un amour incestueux. Phèdre est coupable et elle le reconnaît : De l'amour j'ai toutes les fureurs. [...]
[...] ( Elle lui rappelle ses pleurs et ses souffrances. On a également une insistance : - Vers 234-235 : Songez-vous qu'en naissant mes bras vous ont reçue ? Mon pays, mes enfants, pour vous j'ai tout quitté. ( Oenone rappelle son attachement profond à Phèdre et à son entier dévouement, comme si c'était de l'ingratitude. Elle a de plus une attitude de prière au Vers 244 : Par vos faibles genoux que je tiens embrassés, On peut noter qu'il y a ici une indication scénique, elle se met à genoux. [...]
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