Phèdre date de 1677, c'est l'une des dernières pièces de Racine, elle est au sommet de son art. Au début de cette pièce, Phèdre avoue dans un premier temps à sa confidente Oenone, son amour pour Hippolyte, son beau-fils. Dans l'acte II, nous apprenons la mort de Thésée. Phèdre se croyant alors veuve, avoue son amour passionnel à Hippolyte. Cependant, lui aime Aricie et se dévoile à elle, juste avant de partir à la recherche de son père. Cet extrait de l'acte II, scène 5 est un moment très important dans la pièce, où Phèdre fait son aveu, directement à son bien aimé, dans une tirade violente. Nous pouvons alors nous demander en quoi cette tirade est dramatisée. Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps, la scène d'aveu tragique. Puis dans un second temps, Phèdre comme personnage pathétique. Et pour finir, dans un troisième temps, le langage de Racine, en lien avec le classicisme (...)
[...] Enfin, Racine, par l'intermédiaire de Phèdre, propose ici une analyse lucide et fatale de la passion. Par la catharsis, il met en avant une morale universelle, comme dans beaucoup d'autre œuvre du mouvement. Nous pouvons comparer Phèdre à Mme de Clèves, personnage de La Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette. En effet, toutes deux ressentent des passions destructrices. C'est- à-dire que l'amour qu'elles ressentent chacune est impossible. Elles sont tiraillées entre leur raison et leur passion. Dans les deux schémas, leur passion les détruit. [...]
[...] Au final, tous ces doutes et ces violences la mèneront tout de même à son destin tragique. Comme nous l'avons dit précédemment, la passion de Phèdre pour Hippolyte pourrait être la punition des d. Or les d. sont les plus puissants, ils sont immortels et vénérés de tous à cette époque là. Qui donc pourrait espérer les combattre ? La seule échappatoire à laquelle Phèdre peut se raccrocher est la mort. Ses souffrances cesseront le jour où Phèdre ferra son dernier souffle. [...]
[...] Phèdre de Racine Acte II, scène 5 (extrait) PHÈDRE Ah ! Cruel ! Tu m'as trop entendue ! Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur. Eh bien ! Connais donc Phèdre et toute sa fureur. J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime, Innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même, Ni que du fol amour qui trouble ma raison, Ma lâche complaisance ait nourri le poison ; Objet infortuné des vengeances célestes, Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes. [...]
[...] sont les sujets, nous montrent que tout ceci n'est que leur œuvre : ont allumé (vers 680) se sont fait une gloire (vers 681) et séduire (vers 682). Phèdre se qualifie elle-même d' objet ( ) céleste (vers 677), c'est-à-dire d'objet des d. De plus, Phèdre fait implicitement référence à son hérédité, c'est-à-dire le fait que tout ceci serait, comme nous l'avons évoqué, l'action des dieux, mais ce serait dû à une punition qui touche sa famille depuis un certain nombre de générations. [...]
[...] Cet aveu que je te viens de faire, Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? Tremblante pour un fils que je n'osais trahir, Je te venais prier de ne le point haïr Faibles projets d'un cœur trop plein de ce qu'il aime ! Hélas ! Je ne t'ai pu parler que de toi-même ! Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour Digne fils du héros qui t'a donné le jour, Délivre l'univers d'un monstre qui t'irrite. La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! [...]
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