Analyse de la scène 1 à 3, extrait de l'acte 1, de l'oeuvre Phédre de Racine .
Résumé de l'oeuvre : La pièce se situe en Grèce mythologique. Au début, le roi Thésée est parti depuis six mois pour un voyage aux Enfers. Son fils, Hippolyte aime Aricie, en secret car c'est une ennemie de Thésée. La reine, Phèdre, épouse de Thésée et belle-mère d'Hippolyte se laisse mourir et avoue à sa nourrice Oenone, qui est plutôt une confidente, qu'elle aime Hippolyte. Ensuite, on apprend que Thésée est mort et chacun déclare son amour à celui qu'il aime. Thésée revient à Trézène et Phèdre craint sa colère car elle a peur de le voir paraître aux côtés d'Hippolyte après avoir vu la réaction de celui-ci lorsqu'elle lui a annoncé son amour pour lui. Oenone accuse Hippolyte d'avoir voulu séduire Phèdre et Thésée se met en colère et renvoie Hippolyte en souhaitant de ne plus jamais le revoir. Oenone se suicide en se jetant à la mer. Hippolyte décide alors de s'en aller et sur sa route qui longe la mer, un monstre jaillit de la mer. Hippolyte, courageux, décide de se battre contre le monstre. Mais celui-ci fait peur aux chevaux qui se mettent à galoper. Le char sur lequel se tenait Hippolyte se fracasse et Hippolyte est traîné par terre et meurt. Phèdre explique tout à Thésée et se suicide. Thésée adopte alors Aricie selon la dernière volonté de son fils.
[...] On peut ainsi faire le départ entre les périphrases que l'on dira "classiques", presque lexicalisées, et qui sont le fait de Théramène joug que Thésée a subi tant de fois" v ou encore Vénus v. 61) et les périphrases ou les atténuations plus neuves, plus négatives aussi, qui attirent d'autant plus l'attention, et qui sont le fait d'Hippolyte : ainsi de l'indigne obstacle (v. des faits moins glorieux (v. 83). D'autre part, Théramène joue de la palette expressive dans les deux sens, celui de l'atténuation, mais aussi celui de la mise en valeur, comme dans la gradation vous aimez, vous brûlez (v. 135). [...]
[...] qui lui assure la méconnaissance de lui-même, et lui interdit la vie. Hippolyte apparaît ainsi dès l'ouverture de la pièce comme essentiellement décalé, et comme une victime offerte : il recherche le père qui lui veut du mal, s'interdit l'amour et la femme qu'il aime, et voit une ennemie dans celle qui l'aime. III) La vie évitée Hippolyte et la fuite La stratégie du détour et de l'évitement dans la parole trouve son exacte correspondance dans l'attitude d'Hippolyte, qui est celle de la fuite : c'est ainsi que s'ouvre la scène qui nous intéresse, et la pièce : Le dessein en est pris, je pars Ce départ apparaît d'emblée surprenant, puisque ce que fuit Hippolyte, c'est l'aimable Trézène (v. [...]
[...] Cette démarche d'évitement est inscrite en creux dans tout le passage dont il donne la clé. La parole soufflée D'un point de vue dramatique, puisque c'est à une pièce de théâtre que nous sommes confrontés, on se doit d'insister sur l'extrême violence qui conduit sur la scène à nier autrui dans sa parole, à le faire taire : Théramène et Hippolyte occupent ici des positions strictement antinomiques, puisque l'un questionne, attend une réponse, ouvre l'autre à la parole ; v ; v ; v. [...]
[...] Racine. Phèdre Ed. de référence : Folio Théâtre, p Acte scène 1 (p. "Hé depuis quand seigneur - Acte scène 3 (p. " . et conspire à me nuire") Nota : les lettres qui suivent les numéros de pages indiquent le haut, le Milieu ou le bas de la page. Passage qui se situe à l'ouverture de la pièce, et qui consiste paradoxalement en une sortie, ou un désir de fuite, dans le monde aventureux ou dans la mort. Au delà de la dimension strictement informative que doit avoir une scène d'exposition, on s'intéressera dans ce passage à ce qui nous paraît constituer les enjeux essentiels de Phèdre : le statut accordé à la parole, la qualité de la présence à soi-même, la position par rapport à la loi. [...]
[...] 77- et Hippolyte se met lui-même à distance en parlant de lui à la troisième personne (v. 49) comme c'est souvent le cas dans les moments de crise du théâtre racinien. La méconnaissance et le malentendu La position résolument biaisée d'Hippolyte le conduit inévitablement au malentendu et aux interprétations erronées : Vis à vis de Phèdre, qui est celle qu'il devrait craindre, contre toutes les apparences de faiblesse et d'impuissance - 48). Phèdre à qui il ne veut pas montrer un visage odieux (v. [...]
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