Phèdre, Acte I, scène 5, Jean Racine, amour, Hippolyte
Phèdre est une tragédie de Jean Racine, auteur classique du XVIIe siècle. Le théâtre
classique était régi par de nombreuses règles, telle que la règle des 3 unités et celles de bienséance. Racine nous présente ici une pièce obéissant à ces codes, écrite en alexandrins. Au cours de l'acte I scène 5, Phèdre, bien que tourmentée par une passion refoulée, va développer une argumentation construite, avant d'en arriver à l'aveu.
[...] Il y a donc transfert des sentiments amoureux de Thésée à son fils. Phèdre va à partir de là connaître un dérèglement profond, donnant l'impression de ne pas regretter la mort de Thésée, commençant sa seconde réplique par un bref passage d'éloge de son mari prince, je languis, je brûle pour Thésée . enfers” (gradation), puis salit sa mémoire au vers suivant “Volage adorateur de mille objets divers, qui va du Dieu des morts déshonorer la couche” : c'est une référence à Thésée, qui projetait d'enlever Proserpine, la femme du dieu des morts : c'est donc un sacrilège. [...]
[...] Rapidement, à travers une dichotomie (j'y reviendrai pas la suite), elle en vient à Hippolyte, et sa passion refoulée commence alors à se traduire. Le second temps commence par la courte réplique d'Hippolyte. réplique qui, en prêtant à équivoque, va constituer un moment charnière (j'y reviendrai également par la suite). Au cours de ce second temps, Phèdre se prend au plaisir de parler à Hippolyte, puis cède au vertige du coeur et des sens. On observe même un moment de bonheur, où Phèdre va jusqu'à l'aveu. [...]
[...] En conclusion, dans cet extrait principalement constitué de deux tirades de Phèdre, cette dernière parvient à se libérer progressivement de son tabou, pour aboutir à un aveu : au théâtre, on parle de catharcis, ou purification des passions par la représentation théâtrale. C'était un des but que s'était fixé le théâtre de l'antiquité. Mais l'espoir entrevu est de courte durée, puisqu'en fin d'extrait, Hippolyte, par une déclaration lapidaire exprimant sa répulsion, la renvoie à la solitude, lui rappelant le caractère incestueux de cet amour impossible. D'autres pièces de racine auront un but cathartique, notamment la tragédie Andromaque, mettant en scène des amours sans retour qui conduiront la plupart des personnages à la mort. [...]
[...] Au cours de l'acte I scène Phèdre, bien que tourmentée par une passion refoulée, va développer une argumentation construite, avant d'en arriver à l'aveu. Comment Phèdre en vient-elle à avouer son amour pour Hippolyte ? Je présenterai mon développement en 3 parties Dans un premier temps, je commencerai par une analyse de la structure de cet extrait. Dans un second temps, je poursuivrai en développant les points clés qui progressivement amènent Phèdre vers l'aveu. Je terminerai par une brève conclusion. [...]
[...] Celle-ci espère jusqu'au moment de la répulsion que lui marque Hippolyte. Phèdre n'avait pas comme objectif, dans un premier temps, d'avouer son amour à Hippolyte, mais elle était venue pour lui annoncer qu'il était le successeur de Thésée. Plusieurs éléments clés vont l'amener à déclarer cet amour incestueux. C'est l'objet de mon second point. On observe tout d'abord une dichotomie, lorsque Phèdre parle de Thésée : 2 visions se superposent : celle de son mari défunt et celle d'un Thésée jeune, à travers Hippolyte (jeune et séducteur), qui se substitue au héros qu'elle aimait jadis (car consanguinité) : dis-je ? [...]
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