La scène V de l'Acte II est un moment important, voire fatidique qui marque l'apogée de cette tragédie, car Phèdre avoue enfin à son beau fils Hippolyte, qui a pour père le mari de Phèdre, Thésée, son amour au mépris des lois et des conventions sociales. On peut dès lors se demander par quels moyens Phèdre déclare t-elle son amour. Pour répondre a cette question, on verra dans un premier temps la difficile progression vers l'aveu honteux, pour analyser dans un second temps le retournement de situation après la révélation, laissant ainsi place à la folie ...
[...] Cruel ! Tu m'as trop bien entendue ! v.671). Ensuite, Phèdre effectue un dangereux parallèle entre l'amour et la haine. En effet, elle demande à Hippolyte de se souvenir de l'inhumanité qu'elle a manifesté envers lui et de sa volonté de le chasser : Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins v.688). Face à ce refus total de la part d'Hippolyte, Phèdre sent le sort s'accablé sur elle, le destin qu'elle ne peut échapper malgré de nombreuses tentatives. [...]
[...] et par les phrases courtes ou par l'utilisation de l'anaphore Madame en début de chacune de ces tirades presque, marquant la distance qu'il établit avec elle (v.595 ; 611 ; 618 ; 667). Mais il tente une dernière fois de remettre Phèdre sur le droit chemin, en lui rappelant les convenances primordiales, en vain. Vint ensuite la question, la problématique de la pièce en fait, le coup de théâtre peut-on dire, énoncée par Hippolyte au v.664 : Que Thésée est mon père, et qu'il est votre époux ? qui marque le retournement de situation dans cette pièce et dans cette tragédie. [...]
[...] AUTOBIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE RACINE : La Ferté-Milon 1639 Paris 1699, poète tragique français. Orphelin, il est recueilli par les religieuses de Port-Royal, où il reçoit une éducation janséniste. Après avoir tenté de concilier ses aspirations littéraires avec la carrière ecclésiastique, il se consacre au théâtre. Il faut jouer la Thébaïde (1664), puis Alexandre le Grand (1665), mais c'est le succès de la tragédie Andromaque (1667) qui assure sa réputation. Il donne ensuite Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie en Aulide (1691), Phèdre (1677). [...]
[...] Mais, à la demande de Mme de Maintenon, il écrit encore pour les élèves de Saint-Cyr les tragédies bibliques Esther (1689) et Athalie (1691). Le théâtre de Racine peint la passion comme une force fatale, qui détruit celui qui en est possédé. Réalisant l'idéal de la tragédie classique, il présente une action simple, claire, dont les péripéties naissent de la passion même des personnages. Racine a aussi écrit une comédie, les Plaideurs (1668), spirituelle critique des mœurs judiciaires. [...]
[...] On peut dès lors se demander par quels moyens Phèdre déclare t-elle son amour. Pour répondre a cette question, on verra dans un premier temps la difficile progression vers l'aveu honteux, pour analyser dans un second temps le retournement de situation après la révélation, laissant ainsi place à la folie Difficile progression vers l'aveu. Phèdre est venue au départ pour demander la protection à Hippolyte de son fils. Mais alors qu'elle y parvient plutôt bien, on s'aperçoit qu'au fil de la scène, elle dérive peu à peu de son fils à Thésée (son mari) et risque d'étaler son amour au grand jour à travers une mise en abyme, un récit dans le récit en fait : Je le vois, je lui parle ; et mon cœur je m'égare (v. [...]
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