Commentaire composé entièrement rédigé de la scène 3 de l'acte 1 de Phèdre de Racine. Le commentaire s'appuie plus particulièrement sur le passage compris entre les vers 241 à 290. L'explication prend la forme d'un plan détaillé en 3 parties principales et comprend également une introduction et une conclusion.
[...] Passion malheureuse : Cette passion de part son intensité et sa brutalité nous est toutefois présenté comme pénible et douloureuse. En effet son amour est décrit comme une maladie. Nous l'avons vu, Phèdre en devient muette et aveugle. Plus, elle semble absolument paralysée. Il faut noter les champs lexicaux du corps et des éléments du corps (métonymies) qui soulignent l'aliénation corporelle de Phèdre par cet amour qui l'habite. Phèdre semble donc être soumise à deux types de fatalité. D'une part en effet, elle doit subir une fatalité familiale et divine. [...]
[...] Oenone dit dans ce sens que son silence est inhumain En effet, son silence est en train de la tuer à petit feu : il faut qu'elle se libère et qu'elle parle. Ainsi, les deux illusions poussent Phèdre à parler. La parole, seule, semble pouvoir ramener l'héroïne dans le monde de l'humain Néanmoins, nous noterons qu'elle s'est arrangée pour ne pas citer le nom. Conclusion : Cette scène met donc en lumière une parole tragique. Une parole à la fois de culpabilité, mise en valeur par la faute et une parole qui amène à la mort. [...]
[...] D'autre part, nous ressentons de la terreur face à sa faute puisqu'elle semble être le jouet de sa propre passion. [...]
[...] Le champ lexical de la fatalité met en valeur l'impuissance de l'héroïne. Quand tu sauras mon crime et le sort qui m'accable (vers 241), Délivrez mon esprit de ce funeste doute (vers 245), O haine de Vénus ! O fatale colère ! (Vers 249), J'aime à ce nom fatal (vers 261). Ces quelques citations mettent en relief l'inéluctabilité du destin de Phèdre. On s'aperçoit que le destin de l'héroïne était d'ores et déjà fixé et que rien n'aurait pu le changer. [...]
[...] Phèdre tremble et frissonne (vers 262). Son corps est ainsi ravagé par la grandeur de sa faute et de sa culpabilité. Le corps et la confession : C'est cette fois un corps qui semble revivre après son aveu. C'est un corps qui n'est plus envahi par la faiblesse. Toutes ses fonctions ont repris. Elle voit de nouveau Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; un trouble s'éleva dans mon âme éperdue. dit-elle aux vers 273-274. Son corps semble être réanimé : Je sentis tout mon corps et transir et brûler (vers 276). [...]
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