La peste comme analogie dans la littérature, exposé de 7 pages
On éprouvait de violentes chaleurs à la tête ; les yeux étaient rouges et enflammés ; à l'intérieur, le pharynx et la langue devenaient sanguinolents, la respiration irrégulière. Presque tous les malades étaient pris de hoquets non suivis de vomissements, mais accompagnés de convulsions. Au toucher, la peau n'était pas très chaude ; elle n'était pas livide non plus, mais rougeâtre mais à l'intérieur le corps était si brûlant qu'il ne supportait pas le contact des vêtements et des tissus les plus légers. Les malades étaient nus et tentés de se jeter dans l'eau froide, en proie à une soif inextinguible, ils se jetèrent dans des puits. Le corps, tant que la maladie était dans toute sa force, ne se flétrissait pas et résistait contre toute attente à la souffrance.
[...] L'âne vint à son tour, et dit : " J'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. " A ces mots on cria haro sur le baudet. Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. [...]
[...] Les malades étaient nus et tentés de se jeter dans l'eau froide, en proie à une soif inextinguible, ils se jetèrent dans des puits. Le corps, tant que la maladie était dans toute sa force, ne se flétrissait pas et résistait contre toute attente à la souffrance. La plupart mouraient au bout de neuf jours, consumés par le feu intérieur, sans avoir perdu toutes leurs forces. Tous étaient indistinctement emportés. La maladie déclencha également dans la ville d'autres désordres plus graves. [...]
[...] Nul ne montrait d'empressement à atteindre avec quelque peine un but honnête ; car on ne savait pas si on vivrait assez pour y parvenir. Le plaisir et tous les moyens pour l'atteindre, voilà ce qu'on jugeait beau et utile. Nul n'était retenu ni par la crainte des dieux, ni par les lois humaines ; on ne faisait pas plus de cas de la piété que de l'impiété, depuis que l'on voyait tout le monde périr indistinctement ; de plus, on ne pensait pas vivre assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses fautes. [...]
[...] Le lion tint conseil, et dit : " Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune. Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux ; Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements. Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons, J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? [...]
[...] l'infection restait secrète et la fièvre minait insensiblement leurs esprits, [ . ] avant de tomber en pâmoison et de passer sans souffrance de l'évanouissement à la mort. [...]
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