Le personnage n'est pas une personne, mais la représentation livresque d'une personne, un être de fiction. Pourtant, il est le produit de la vision d'une personne : l'auteur. De plus, il est livré à la personne du lecteur. Il est donc au confluent de plusieurs personnes.
Ce n'est donc pas une personne, pourtant l'auteur traditionnellement le dote de toutes les caractéristiques d'une personne : identité, description physique et morale, passions, insertion dans une société datée, une famille, des amis, des ennemis.
Même si le Nouveau Roman s'oppose à ce type de personnages (ex : l'héroïne de La Jalousie s'appelle A), ils n'en demeurent pas moins des consciences actives qui perçoivent, jugent et ressemblent à des personnes (...)
[...] Plus que populaire, le roman est surtout subversif. Qu'on fasse commencer le roman avec Don Quichotte ou la Princesse de Clèves, on constate qu'il se constitue à la croisée des genres existants, qu'il remet en cause les valeurs établies par ces genres, et pose l'individu comme seul enquêteur de sa destinée. La Princesse de Clèves se situe à la croisée du roman historique, de la réflexion moraliste et de la casuistique (partie de la théologie morale qui s'applique à résoudre les cas de conscience) amoureuse, elle remet en cause une conception de l'amour et de l'estime qui paraît périmée et présente un personnage qui construit sa destinée loin des sentiers battus. [...]
[...] La relation des personnages entre eux détermine l'action. On parle de schéma actantiel : le personnage principal est un sujet, qui est en quête d'un objet ; il est aidé dans cette quête par des adjuvants ou empêché par des opposants. Le destinateur est celui qui pousse le sujet à agir, et le destinataire celui qui bénéficie de l'action du sujet. Cependant le personnage n'est pas qu'un simple agent de l'action. Il a une dimension psychologique, une vie que lui donne l'auteur et que lui prête le lecteur. [...]
[...] Le roman s'oppose à l'épopée, mais aussi à la tragédie puisqu'il propulse son héros dans un monde sans guide et sans Dieu : le héros romanesque en dérive est dérisoire, à la différence du héros tragique, persécuté par les dieux. Le héros romanesque est un homme ordinaire, solitaire et livré à lui-même, qui doit trouver par lui-même le sens de sa vie. Il semble que c'est l'esprit critique et l'individualisme qui aient donné naissance au roman. Ce genre coïncide avec le doute, l'inquiétude, la rupture. Il semble populaire par son sujet mais s'adresse à une aristocratie. [...]
[...] De plus, il est livré à la personne du lecteur. Il est donc au confluent de plusieurs personnes. Ce n'est donc pas une personne, pourtant l'auteur traditionnellement le dote de toutes les caractéristiques d'une personne : identité, description physique et morale, passions, insertion dans une société datée, une famille, des amis, des ennemis. Même si le Nouveau Roman s'oppose à ce type de personnages (ex : l'héroïne de la Jalousie s'appelle ils n'en demeurent pas moins des consciences actives qui perçoivent, jugent et ressemblent à des personnes. [...]
[...] Conclusion Le personnage romanesque est ambigu. Sans être une personne, il prétend la représenter et l'expliquer ; il évolue aussi bien au cours du récit que dans l'histoire de la littérature du genre. Enfin, il se trouve au cœur de relations complexes et en est inséparable. Cette complexité lui permet en quelque sorte en parasite, aux dépens des personnes qui le créent, qui s'identifient à lui ou qu'il représente, aux dépens du monde qui l'entoure, aux dépens des autres personnages auxquels il est lié, aux dépens enfin du texte qui le produit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture