Dissertation sur le problème de la relation qu'il peut exister entre la création d'un personnage et la notion de bon roman. Elle n'a pas vocation à traiter le problème dans son exhaustivité mais en aborde plusieurs facettes tout en apportant des références précises pouvant servir de matériaux pour des réflexions autour de ce thème. Niveau Hypokhâgne.
[...] En effet, ôtez par exemple le paysage de Désert de Le Clézio et vous perdez toute la magie qui fait de ce roman un bon roman. Or, une base n'est base que si elle définit à elle seule la nature d'un objet (cela étant renforcé par la formule et rien d'autre Lorsqu'en ôtant autre chose que le personnage le bon roman perd sa propre nature c'est que le personnage n'est pas la base unique du roman bien qu'il en constitue une base indispensable. [...]
[...] On pourrait classer la notion de personnage à plusieurs niveaux dans le roman. Le personnage joue un rôle de base tout d'abord dans l'histoire, puis dans le texte par sa présence et enfin dans la structure narrative ou, plus précisément le schéma actantiel. En étudiant le schéma actantiel d'un roman on peut noter que le personnage joue un rôle central voir exclusif, comment traduire mieux l'importance primordial et le fait que le personnage est la base d'un bon roman qu'en constatant la représentation quasi- exclusive qu'il acquiert dans le schéma actantiel. [...]
[...] La citation de BENNETT s'inscrit dans une perspective provocante dans sa construction même et dans les mots employés. En effet, l'affirmation que l'on peut noter dans la première partie de la citation : la base d'un bon roman c'est est fortement renforcée à la fin de celle-ci, excluant tout alternative est lui ajoutant une dimension catégorique rejetant toute objection par l'expression et rien d'autre Ainsi, sans remettre en cause la réflexion qui valide, dans une certaine mesure, le fait que la base d'un bon roman [soit] la création d'un personnage il faut néanmoins relativiser la portée du propos de Arnold BENNETT qui, il faut le noter s'inscrit dans un contexte de controverse certes polie mais relativement passionnée l'opposant à Virginia WOOLF. [...]
[...] Tout le monde tuait. Il se rapprocha. L'idée de voir la blessure le piquait d'un aiguillon si vif, que sa chair en brûlait. Voir comment c'était fait et ce qui avait coulé, voir le trou rouge ! En replaçant la tête soigneusement, on ne saurait rien Ces lignes nous livrent la clef de l'histoire relatée par le roman et son dénouement (Jacques Lantier sera le meurtrier de sa propre amante) n'est que le résultat du portrait moral du personnage en lui- même. [...]
[...] Le personnage devient alors indispensable dans la compréhension des réalités d'une époque donnée, dans un milieu social donné. Il donne à l'ambition du roman réaliste une réelle crédibilité : comment mieux représenter une réalité, des conditions sociales qu'à travers les relations entre des hommes ou le récit de l'existence d'hommes ? Leur caractère fictif devient, à bien y regarder, un véritable atout car, créés de toutes pièces (ce qui met en évidence l'importance de l'étape de la création), ils sont le reflet des choix (ou états d'âme de l'auteur de souligner tel ou tel aspect et permettent de comprendre la réalité sociale non seulement à travers leur psychologie mais aussi à travers les raisons des choix de l'écrivain lui- même et de sa propre conception de la personne. [...]
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