Fiche de révision de Littérature (type bac) consacrée au personnage de roman de la création du roman (XVIIe s) au nouveau roman (XXe s).
[...] A la fin du XVIIIe siècle des personnages intéressés, soucieux de réussite sociale ou de plaisir font leur apparition (Manon dans Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (Abbé Prévost, 1731), le couple de libertins formés par la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont dans Les Liaisons dangereuses (Laclos, 1782) et aussi Madame de la Pommeraye dans Jacques Le Fataliste (Diderot, 1796)). Ce sont des gens soucieux de leur vengeance et qui éprouvent volontiers une certaine satisfaction à faire le mal, à combattre le sentiment. Ave les bouleversements politiques, le roman pourra se faire plus social et révéler au grand public la misère du monde paysan, ouvrir ou âpreté et la mesquinerie des petits bourgeois. Réalisme et naturalisme nous donnerons ainsi une certaine image de l'humanité (La Comédie humaine de Balzac (99 romans), histoire des RougonMacquart de Zola (22 volumes)). [...]
[...] Si le docteur Rieux reste un personnage positif, capable de grandes actions (guérir les malades au risque d'être lui même contaminé), le personnage de roman d'une manière générale va peu à peu perdre ses grandes caractéristiques. Il n'est plus maître de son destin. Le romancier est beaucoup moins précis en ce qui le concerne et tout le roman moderne est plein de simples individualités ou pour reprendre la formule d'Alain Robbe-Grillet des numéros matricules Autrefois, le romancier avait plein pouvoir, aujourd'hui le lecteur se voit délégué lui même un pouvoir de création (Duras, Modiano, Butor, RobbeGrillet). [...]
[...] Le personnage devient plus ordinaire, plus humble. Il peut être qualifié médiocre (moyen) telle Emma Bovary, Charles ou même la pauvre Jeanne héroïne d'Une Vie de Maupassant. Cette médiocrité est souvent dépassée par la peinture d'un destin souvent si cruel qu'il peut faire oublier tout le reste et racheter le personnage : Gervaise dans l'Assommoir (Zola, 1877), alcoolique, vaincue par la misère et le vice du milieu auquel elle appartient finira dans un trou au fond d'une cage d'escalier. Plus près de nous Meursault (L'Etranger, Camus, 1942) mène l'existence la plus ordinaire qui soit, se contentant de subir les évènements tels qu'ils viennent. [...]
[...] De même le personnage romanesque est soigneusement étudié : le romancier accorde un grand intérêt au nom, à l'identité, au physique. Un héros charmeur disposera d'un nom aux sonorités élégantes : Sorel, Rastignac, Rubempré, Des Grieux. A l'inverse, Bovary, Vautrin, Jean Valjean annoncent des personnages rudes, sans élégance. Il est positif et porteur de valeurs morales élevées dans tout le roman d'aventures historique du XIXe siècle c'est un justicier. Il est là pour rétablir un ordre que des personnages négatif (souvent animés par le mal) ont bouleversé (les manœuvres de Richelieu et de Milady). [...]
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