Une préface est ce qui se trouve avant l'histoire. Il y est fait une réflexion de l'auteur (Perrault ici), ou souvent de l'éditeur, qui précise les intentions de l'auteur ainsi que l'histoire dont il va être question, parfois.
Chez Perrault, la préface n'a pas uniquement pour but d'exposer ses intentions, mais elle est aussi une façon pour lui de réaffirmer sa position dans la querelle littéraire entre les Anciens et les Modernes. Tout a commencé en 1687 : Perrault, courtisan de Louis XIV, écrit cette année-là un poème intitulé "Le siècle de Louis le Grand" qui va être le point de départ de cette querelle.
(...) L'extrait commence sur une comparaison entre Anciens et Modernes : les fables "qui nous restent des Anciens" (l.3) sont comparées aux "contes que nos aïeux ont inventés" (l.6), où le terme "aïeux" fait référence à l'héritage de Perrault des contes de ses aïeux. La comparaison s'articule autour de l'expression : "il n'en est pas de même" (l.5).
Perrault met bien en avant que l'objectif des contes des Anciens est de plaire, sans soucis de la morale : "n'ont été faites que pour plaire sans égard aux bonnes moeurs qu'ils négligeaient beaucoup" (l.3-4).
A l'inverse, l'objectif des siens (les Modernes) est un enseignement moral et éducatif : "Ils ne les ont pas contés avec l'élégance (...) moralité louable et instructive" (l.7-11). La conjonction de coordination "mais" dans cette phrase marque bien cette opposition entre Anciens et Modernes : la 1ère partie de la phrase (Anciens) s'oppose à la 2ème partie de la phrase (Modernes). "Ils ont toujours eu un très grand soin" montre, par l'emploi d'un vocabulaire mélioratif, que Perrault adopte le 2nd point de vue. On sent à travers l'emploi des adjectifs possessifs que Perrault s'inclut lorsqu'il parle des Modernes : "nos aïeux" (l.6), "J'aurais pu rendre mes contes plus agréables" (l.51) (...)
[...] La conjonction de coordination mais dans cette phrase marque bien cette opposition entre Anciens et Modernes : la 1ère partie de la phrase (Anciens) s'oppose à la 2ème partie de la phrase (Modernes). Ils ont toujours eu un très grand soin montre, par l'emploi d'un vocabulaire mélioratif, que Perrault adopte le 2nd point de vue. On sent à travers l'emploi des adjectifs possessifs que Perrault s'inclut lorsqu'il parle des Modernes : nos aïeux J'aurais pu rendre mes contes plus agréables (l.51). [...]
[...] Il y fait l'éloge du Roi, mais proclame également la supériorité des poètes Modernes sur les Anciens. Ce poème va alors susciter des réactions, et la querelle entre Anciens et Modernes durera jusqu'au XVIIIème siècle, avec d'un côté les Anciens (pour une littérature qui s'inspire de l'Antiquité en imite ses prédécesseurs et de l'autre les Modernes (qui sont pour une littérature plus moderne, innovatrice). ( Annonce du plan : I. Finalité et caractéristiques des contes selon Perrault II. Fonctions d'un conte I. [...]
[...] Je sais bien que Psyché signifie l'Ame; mais je ne comprends point ce qu'il faut entendre par l'Amour qui est amoureux de Psyché, c'est-à-dire de l'Ame, et encore moins ce qu'on ajoute, que Psyché devait être heureuse, tant qu'elle ne connaîtrait point celui dont elle était aimée, qui était l'Amour, mais qu'elle serait très malheureuse dès le moment qu'elle viendrait à le connaître: voilà pour moi une énigme impénétrable. Tout ce qu'on peut dire, c'est que cette Fable de même que la plupart de celles qui nous restent des Anciens n'ont été faites que pour plaire sans égard aux bonnes moeurs qu'il négligeaient beaucoup. [...]
[...] La 1ère PP devient la 1ère PS à la fin du texte, cela pour témoigner d'un engagement encore plus personnel de l'auteur. ( Cet engagement personnel dans le dernier paragraphe (omniprésence de la 1PS) lui permet de souligner une fois de plus la différence entre les contes écrits par les Anciens et ceux écrits par les Modernes. Il insiste sur la même idée que celle qu'il évoquait dès le début du texte : choses un peu libres dont on a accoutumé de les égayer (l.52-53) fait écho à les agréments dont les Grecs et les Romains ont orné leurs Fables (l.8- et sans égard aux bonnes mœurs qu'ils négligeaient beaucoup (l.4- ; tandis que rien n'écrire qui pût blesser ou la pudeur ou la bienséance (l.55-56) renvoie à moralité louable et instructive (l.10- 11). [...]
[...] Cela devrait me suffire pour ne pas craindre le reproche de m'être amusé à des choses frivoles. Mais comme j'ai affaire à bien des gens qui ne se payent pas de raisons et qui ne peuvent être touchés que par l'autorité et par l'exemple des Anciens, je vais les satisfaire là-dessus. Les Fables Milésiennes si célèbres parmi les Grecs, et qui ont fait les délices d'Athènes et de Rome, n'étaient pas d'une autre espèce que les Fables de ce Recueil. [...]
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