Commentaire composé de l'Incipit de l'oeuvre de Pérec "W ou le souvenir d'enfance". Ce cours peut être utilisé pour les révisions du baccalauréat de français, la problématique étant : Comment peut-on reconstruire un passé en dépit d'une mémoire défaillante ?
[...] Dans son écriture, il joue sur les mots et sur les langages et appartient à l'OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentielle), qui consiste à exploiter la richesse du langage en s'attribuant des contraintes. C'est un être marqué par la psychanalyse, son écriture est ainsi marquée par cette recherche sur son identité. C'est ainsi qu'en 1975, il publie W ou le souvenir d'enfance. Il s'agit d'un récit autobiographique, dans lequel l'auteur alterne des chapitres autobiographiques et des chapitres fictifs, qu'il a commencé à 13 ans et dont l'action se passe sur une île appelée W. [...]
[...] - Le thème du feu évoque les bombardements de la guerre ou même les camps d'extermination (avec les fours crématoires). Une clé pour l'interprétation Finalement, on comprend que le vide dans l'histoire personnelle de Pérec est comblé par la présence de la fiction. Tout est ainsi imbriqué dans ce texte et cela se voit par le chiasme final le cheminement de mon histoire et l'histoire de mon cheminement (l.33-34), W ou le souvenir d'enfance est donc un récit à la fois autobiographique et fictif. [...]
[...] - L'humilité de l'auteur est remarquable dans ce texte. En effet, l'auteur se présente comme quelqu'un d'humble au début de l'œuvre, la mémoire de Pérec est brisée et l'auteur le reconnaît dès le début du texte en employant l'expression je n'ai pas de souvenirs d'enfance (l.1 ; l.10). Il reconnaît que l'écriture peut être elle-même un piège (l.22-24) : l'écriture peut autant tout dire que tout cacher, c'est la question de l'honnêteté. Les procédés autobiographiques apparaissent bien, cependant, il y a un paradoxe dans le projet de Pérec car l'auteur veut écrire une autobiographie alors qu'il n'a aucun souvenir. [...]
[...] - Le thème de la famille, propre à l'autobiographie, est également très présent, ainsi on relève des termes désignant les proches de Pérec comme mon père (l.2) ; ma mère (l.2-3) ; la sœur de mon père (l.4) ; son mari qui montrent l'univers familier de l'auteur. Le récit rétrospectif - Le titre de l'œuvre évoque le passé : le terme souvenir nous plonge dans le passé et le mot enfance désigne une époque révolue. Beaucoup d'auteurs du XXème siècle ont exploité le thème de l'enfance comme par exemple Gorki, Sarraute ou Yourcenar. [...]
[...] L'auteur évoque l'Histoire en deux lignes, c'est une écriture elliptique. Une histoire - L'auteur invente une histoire pour combler le vide personnel, il a donc recours à une histoire fictive. C'est ainsi qu'on relève un rythme binaire, ainsi qu'un système de balancement sinon l'histoire, du moins une histoire de mon enfance qui expliquent comment l'enfant a trouvé un sens à sa vie. - L'auteur rencontre des difficultés pour les deux histoires (fictive et réelle) : je n'avais pratiquement aucun souvenir de W (l.20) ; Je n'ai pas de souvenirs d'enfance le thème de la mémoire apparaît donc et la sécheresse des souvenirs est évoquée, il y a de plus un écho net aux expressions mon histoire tient en quelques lignes (l.2) et Tout ce que j'en savais tient en moins de deux lignes (l.20). [...]
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