Donc, chapitre après chapitre, deux textes s'alternent, l'un fait l'inventaire de minces souvenirs autobiographiques, très souvent fragmentaires et lacunaires, accompagnés de doute et d'oublis : celui-ci évoque, d'abord, la séparation avec sa mère en 1942 qui mourra plus tard dans les camps de concentration, puis sa jeunesse à Villard-de-Lans, refuge de sa famille adoptive pendant la guerre, et lieu d'une ...
[...] En outre, toutes les souffrances endurées par les athlètes sont très souvent identiques à celles endurées par les déportés : le froid, la faim, l'épuisement due au travail forcé, un mal spécifiquement accordé aux pieds etc. L'organisation spécifique de W avec tous les titres qu'occupent les officiels divisés et subdivisés selon leur ordre d'importance dans la vie de n'est pas sans rappeler celles que les SS avaient mis en place dans les camps pour faire régner la terreur, ainsi un sous officiels sera d'autant plus féroce que son grade est bas car il doit satisfaire l'ordre de ses supérieurs. Leurs ordres Raus ! Raus ! Ou Schnell ! [...]
[...] Il n'y a pas de place pour les faibles, ceux là sont voués à une mort certaine. Cependant, dans cette société, les vainqueurs deviennent les vaincus et les vaincus les vainqueurs, une inversion des valeurs qui déstabilise les athlètes. Il existe une telle injustice dans la vie de W que tous les athlètes sont systématiquement mis en danger, ils n'ont jamais l'assurance de pouvoir gagner, de pouvoir vivre ! Les multiples transgressions aux règles sont décidées arbitrairement par des supérieurs qui semblent échappés eux-mêmes aux lois comme s'ils voulaient donner l'impression que les athlètes et les officiels n'appartienne pas à la même RACE Cependant, les athlètes ont dans l'espoir de pouvoir atteindre le rang d'officiel ce qui leur assurerai un confort certain et la sécurité d'être protéger. [...]
[...] En tout cela, il repousse les limites de l'autobiographie et ne nous déçoit pas par son éternelle non conformisme. Charlot Parachutiste ne lui a jamais été offert par sa mère en réalité). [...]
[...] Ce choix d'écriture est loin d'être anodin puisqu'il se rattache à cette esthétique de fragments qui est un peu comme l'enfance de l'auteur ; en effet s'il raconte son enfance de manières fragmentaires, c'est pour la simple et bonne raison que c'est ainsi qu'elle lui revient. La raison de l'existence de W ? C'est la même que celle de l'enfant de douze ans qui, par le biais d'une histoire imaginaire, part à la recherche de sa mère et essaye de reconstituer inconsciemment le parcours de cette dernière qu'il voudrait n'avoir jamais quitter. [...]
[...] Fuir pour survivre (qu'il s'agisse d'un enfant sourd muet qui a besoin d' un tour du monde réparateur ou bien d'un enfant juif durant la seconde guerre mondiale). Un brouillard systématiquement lié à l'identité des personnages (qu'il s'agisse de G. Perec, du faux Gaspard ou des Athlètes W). Lorsque Perec, dans son autobiographie, décrit presque puérilement l'évolution de son nom de famille Peretz devenu Perec ; au contraire, dans le récit fictif, il explique explicitement la nécessité de changer d'identité pour survivre. [...]
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