La quête du Graal n'est pas la seule histoire du roman. Un autre héros apparaît, tout au long de l'oeuvre, le chevalier Gauvain. Ces histoires semblent complètement différentes, mais nous pouvons remarquer la répétition de certains motifs qui relie les histoires des deux chevaliers. En effet, ils voient tous les deux leur destiné basculé par l'éruption d'un envoyé qui indique la voie de l'un et de l'autre, ils vont tous les deux croiser à un moment une demoiselle giflée, une demoiselle qui pleure, un chevalier mort ou presque, un être laid, hideux, qui est associé au malheur, tous les deux ils seront accueillis dans un somptueux châteaux. De même pour les objets, plus précisément pour les armes, Perceval et Gauvain se complètent, l'un semblant avoir pris l'arme de l'autre. En effet : Perceval à deux épées chez le roi Pécheur et Gauvain quitte la cour du roi Arthur avec deux boucliers (...)
[...] PERCEVAL OU LE CONTE DU GRAAL Perceval ou le conte du Graal est le cinquième roman de Chrétien de Troyes. Il est paru en 1181 mais est resté inachevé. La préface nous indique qu'il est dédié au Comte de Flandres Philippe. Ce roman narre l'histoire du célèbre Perceval, à la recherche du Graal. La quête du Graal, dont on retrouve la première mention dans l'Evangile de Nicodème, (évangile apocryphe rédigé en grec au IV ème siècle) est sûrement l'une des histoires les plus connues de la littérature médiévale à notre époque. [...]
[...] II Les divergences Le thème de la famille se retrouve dans l'œuvre mais pour les deux héros, Chrétien de Troyes est parti de deux situations opposées, et le résultat amènera aussi à deux situations opposées. Perceval est un paysan ignorant, naïf qui devient un chevalier connu et entouré des siens. Il part d'un monde dominé par sa mère pour finir dans un univers plus masculin, plus viril. Gauvain est présenté comme un neveu glorieux du roi Arthur, il termine dans un château ou règnent les femmes. Les héros ne se rencontrent qu'une fois, au milieu du roman. [...]
[...] Perceval a été absout de ses fautes mais il lui dit que jamais le roi Pêcheur ne pourra régner sur ses terres à cause de lui. Il ne réalise pas non plus la promesse faite à Blanchefleur et est toujours hanté par sa première faute : être parti en laissant sa mère tomber, inerte, sans savoir si elle était morte ou non. Gauvain à la fin se retrouve heureux au château des reines mais il ne demande qu'à en repartir. [...]
[...] Perceval toutefois apprend les règles et les bonnes manières au fur et à mesure de son apprentissage. III Des anti-héros ? Nous retrouvons un thème commun, celui de la faute. Le déroulement des récits du personnages consistent à essayer de rattraper la faute dont on les accuse. Chrétien de Troyes veut peut être faire comprendre quelque chose au lecteur et au commanditaire du livre : les actes d'une vie sont liés à des actes antérieurs. On ne peut progresser sans avoir réparé. [...]
[...] A chaque aventure, le chevalier doit assumer les conséquences de ses actes antérieurs, comme s'il ne pouvait progresser que s'il avait réparé les méfaits qu'il avait commis, par exemple, le silence dans le château du roi Pêcheur : Perceval voit passer le Graal à plusieurs reprises pendant le repas, dans le château du roi, mais il ne demande pas ce que c'est, il n'ose pas, lui ayant déjà fait la remarque qu'il ne devait pas poser de questions indiscrètes. Malgré l'insistance qui est faîte sur la beauté et la clarté du cortège. Il a raté l'occasion qui lui était offerte, et elle lui sera reprochée par sa cousine le lendemain. [...]
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