Dès la préface des "Poèmes saturniens", Verlaine se place sous l'influence maligne de la planète Saturne qui réserve au poète « bonne part de malheur ». La croyance en cette prédestination éclaire les principales composantes de la personnalité de Verlaine : faiblesse de volonté, passivité, refus de l'action. Cette malédiction prend deux formes essentielles : la condamnation à l'errance et le sentiment de l'exil sur terre mais aussi à l'intérieur même de l'être.
Faite de contradictions profondes, la personnalité du poète est l'objet d'un continuel conflit intérieur : combat de la folie et de la raison de l'amour pour sa femme Mathilde Mauté et de la passion pour Rimbaud, de la foi chrétienne et de la vie charnelle.
[...] La pureté de Mathilde représente pour Verlaine le salut et l'innocence retrouvée. La période des fiançailles met momentanément un terme à ses crises d'alcoolisme et de violence. Verlaine exprime dans La bonne chanson recueil qui paraîtra l'année suivante, en 1870 l'espoir qu'il met en ce bonheur nouveau. Le 11 août 1870, il se marie. Mais il s'est remis à boire et perd son emploi. En septembre 1871, il accueille Rimbaud à Paris. Verlaine est subjugué par le génie iconoclaste de l'adolescent. [...]
[...] Paradoxalement, Verlaine va connaître la célébrité au moment de sa déchéance la plus complète, quand le génie créateur s'est tari. En effet, si les recueils jadis et naguère (1881) et Parallèlement (1889) contiennent encore de beaux poèmes, l'ensemble de la production verlainienne s'est considérablement dégradé. Mais les jeunes générations symboliste et décadente prennent pour maître l'auteur d'« Art poétique Verlaine reçoit dans ses mansardes de nombreux amis écrivains qui se cotiseront pour lui assurer une rente mensuelle. En 1894, il est consacré à la suite de Leconte de Liste prince des poètes Le 8 janvier 1896, quand Verlaine meurt d'une congestion pulmonaire, à l'âge de 51 ans, tous ses amis accourent rue Descartes : Barrès, Henri de Régnier, Anatole France, Charles Maurras, Mallarmé. [...]
[...] Verlaine a tiré deux coups de revolver sur Rimbaud pour l'empêcher de partir. Condamné à deux ans de prison pour tentative d'homicide, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Mons. En mars 1874 sont publiées les Romances sans paroles. La conversation En prison, Verlaine éprouve des remords sincères. Solitaire, il cherche désormais son salut en Dieu. Cette conversation est évoquée dans le manuscrit recueillant les poèmes écrits en prison : Cellulairement. Libéré en janvier 1875. Verlaine mène pendant quatre ans une existence exemplaire. Enfin, après dix ans d'absence, il regagne Paris. [...]
[...] Les débuts verlainiens Verlaine naît à Metz le 30 mars 1844. C'est un enfant attendu, gâté, auquel sa mère sera dévouée toute sa vie. En classe, Verlaine est un élève intelligent, doué pour le dessin et la caricature. Mais dès l'entrée en seconde, il délaisse ses devoirs et passe son temps à lire ses auteurs favoris. En 1862, il réussit à son baccalauréat et devient employé de bureau à l'Hôtel de Ville de Paris. Travail peu astreignant qui lui laisse tout loisir de fréquenter les milieux littéraires et les cafés. [...]
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