"Les pensées sont les papiers d'un mort", écrit Michel le Guern en ouverture de sa préface à propos de l'oeuvre de Blaise Pascal, intitulée Pensées et publiée en 1670. En analysant la remarque faite par l'éditeur, nous pouvons nous interroger sur l'existence réelle des pensées. Comprenons que, réaliser une oeuvre qui s'intitulerait ainsi ne fut à aucun moment le choix de Pascal. En effet, son seul projet consistait à la rédaction d'une Apologie de la religion chrétienne. Mais, de ce projet, seules sont restées des notes rassemblées sur des papiers, auxquels on a décidé de donner forme après sa mort (...)
[...] Parfois même des phrases que Pascal achève d'un etc. appelant de fait notre imagination pour entrevoir la suite Ainsi il est naturel que l'homme etc. Ainsi,les notes de Pascal, retrouvées à sa mort, ont posé problème quant à la manière de les restituer dans une œuvre intégrale. Il ne semble pas y avoir d'ordre ni de plan apparent ; nous pouvons en supposer un ; cela ne reste alors que purement subjectif et pose de la même manière le problème des éditions. [...]
[...] La première réaction adoptée par son entourage est de copier à l'identique en deux exemplaires ces papiers de travail. Mais, publier le texte tel quel, sans continuité ni méthode apparentes et sous forme de fragments, relève de l'impensable à cette époque. C'est ainsi qu'après des hésitations, qu'une décision est prise et constituera l'édition de Port Royal de 1670. Un titre est donné Pensées de Pascal sur la religion et quelques autres sujets ; les pensées voient le jour. Cependant cette édition n'est pas une fidélité absolue des notes de leur auteur. [...]
[...] Soit imaginer un plan des pensées, entreprise qui parait impensable car on ne peut pas fournir de plan objectif : pascal [lui-même] est mort sans l'avoir mis au point ou sans l'avoir nettement indiqué La dernière solution est de regrouper les fragments selon un classement thématique approximatif, certains des papiers étant liés ensemble par liasses comme nous l'avons vu. Brunschvicg sera le premier à proposer ce classement. Puis, suit au 20ème siècle, Lafuma, qui propose l'idée qu'il existe un classement objectif qui s'appuierai sur l'existence de deux copies, mais cela pose là encore la difficulté du choix du fait de leur organisation différente. [...]
[...] Abderrahmane Inès Tl1 : Les pensées de Pascal sont-elles les papiers d'un mort ? Les pensées sont les papiers d'un mort écrit Michel le Guern en ouverture de sa préface à propos de l'œuvre de Blaise Pascal, intitulée Pensées et publiée en 1670. En analysant la remarque faite par l'éditeur, nous pouvons nous interroger sur l'existence réelle des pensées. Comprenons que, réaliser une œuvre qui s'intitulerait ainsi ne fut à aucun moment le choix de Pascal. En effet, son seul projet consistait à la rédaction d'une Apologie de la religion chrétienne. [...]
[...] Les pensées de Pascal restent ainsi des papiers, que l'on tente de manipuler en vue de supposer un ordre précis mais, en vain. En effet, Pascal est mort sans avoir pu donner de plan précis à son apologie et, donner un plan ou supposer une organisation resterait alors purement subjectif. Pour reprendre les termes de Michel le Guern, on s'attendait à trouver un ouvrage construit, on en trouve que les matériaux . Les pensées sont les papiers d'un mort, d'un mort certes qui avait entrepris de construire une apologie mais qui n'a pas eu le temps de mener son entreprise assez loin pour que cela puisse constituer une œuvre posthume Pascal lui-même écrivait J'écrirai ici mes pensées sans ordre et non pas peut être dans une confusion sans dessein. [...]
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