C'est entre 1860 et 1866 que se constitue le groupe des poètes parnassiens. Réagissant contre le romantisme sentimental et confidentiel symbolisé par Musset, ils entourent de leur respect Théophile Gautier, devenu le champion de l'art pour l'art, et reconnaissent pour maître Leconte de Lisle.
Ce mouvement est d'abord lié au sort de revues éphémères: la Revue fantaisiste (1861), fondée par Catulle Mendès et la Revue du Progrès (1863-1864). De la fusion de ces deux revues naît le journal hebdomadaire L'Art (1865-1866) dont l'esthétique est précisément celle que Leconte de Lisle venait de définir dans le Nain Jaune (1864).
Faute de pouvoir assurer la publication régulière de L'Art, ces jeunes poètes éditent chez Alphonse Lemmerre un « recueil de vers nouveaux » qu'ils intitulent, en souvenir de la montagne des Muses, Le Parnasse Contemporain (1866). Il contient entre autres des poèmes de Gautier, Banville, Leconte de Lisle, Baudelaire, Heredia, Ménard, Coppée, Catulle Mendès, Léon Dierx, Sully Prudhomme, Verlaine et Mallarmé.
Un deuxième Parnasse Contemporain (1871) accueille des noms nouveaux: V. de Laparade, Glatigny, Anatole France, Mérat, Valade, Plessis, Ch. Cros.
Le troisième Parnasse Contemporain (1876) n'est plus qu'une anthologie de la production poétique de l'année, sans la moindre unité de doctrine.
[...] Plus que par l'impassibilité et par le mépris du monde, les Parnassiens sont unis par le culte de la Beauté Le Parnasse à l'épreuve du temps. Héritiers des conceptions et des méthodes classiques, impersonnels en réaction au Romantisme, les Parnassiens ne veulent pas, et peut-être ne savent pas faire entendre des voix singulières et humaines. Leur poésie narrative et descriptive, ne correspondant plus aux nouvelles sensibilités après la guerre de 1870, est rapidement sentie comme obsolète. Les Parnassiens 13. Leconte de Lisle (1818-1894). Impersonnalité. Union de l'art et de la science. [...]
[...] Les Parnassiens partagent sa haine du bourgeois, son pessimisme et son culte de l'art. Il a aussi donné aux Parnassiens le goût de la peinture et de la sculpture, incarnations de la beauté idéale, plus parfaites que les réalités brutes. - Baudelaire, qui cherche à atteindre l'idéal. Malgré de grandes différences, Baudelaire influence jeunes poètes, en leur apprenant à purifier leur poésie, en proclamant la fécondité de la contrainte, et en voyant dans la parfaite maîtrise de la forme le triomphe du poète sur le chaos de la matière Héritiers du romantisme et de l'art pour l'art Une nouvelle poésie ? [...]
[...] La vraie poésie est dans la nature et dans l'humanité éternelles et non dans la nature de l'homme d'un jour. ( ) Le poète est d'autant plus vraiment et largement humain qu'il est impersonnel. (Heredia, discours de réception à l'Académie Française). Si le poète veut parler aux hommes et exprimer des vérités humaines, il doit rechercher la dépersonnalisation voire la désincarnation, en objectivant son expérience. C'est pourquoi les Parnassiens exploitent des thèmes poétiques traditionnels l'amour, la mort, la religion, la nature et évitent généralement l'anecdote, l'introspection et le sentimentalisme. Les poèmes parnassiens utilisent peu le vocabulaire du sentiment. [...]
[...] Culte de la perfection formelle. Cf. Fiche Leconte de Lisle Théodore de Banville (1823-1891). Facilité naturelle et virtuosité brillante. Goût de la forme achevée ; il sera attaqué par les Symbolistes qui l'accusent de réduire l'art du poète à la technique du rimeur. Il allie le lyrique et le bouffon, pensant que l'art, arrivé à son apogée, doit s'affirmer par la parodie. Il part de l'imagerie populaire et la transforme, l'ennoblit grâce aux métaphores et aux comparaisons puisés aux sources traditionelles. [...]
[...] Artisan qui excelle à manier un outil à sa mesure, Heredia veut faire de chaque sonnet un raccourci puissant : il tente d'exprimer l'âme d'une civilisation Vitrail la grandeur d'une scène historique Après Cannes le rêve d'une épopée héroïque Les Conquérants le génie d'un poète ou d'un artiste Michel-Ange Il choisit les détails frappants ou émouvants. Sa conscience d'artiste recherche les mots évocateurs qui, par leur sonorité ou leur rareté, frappent l'oreille ou séduisent l'esprit. Rime riche, rythme martelé ou souple, césure forte, coupes et rejets habiles Bibliographie - Lagarde et Michard, XIX ème, p.418 sqq. - Castex et Surer, Manuel des études littéraires françaises, XIX ème, p.217 sqq. - L. Campa, Parnasse, Symbolisme, Esprit nouveau, coll. [...]
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