Balzac, "Le père Goriot", La description de Paris : commentaire

Résumé du document

Une description non réaliste mais symbolique, destinée à créer une atmosphère : celle du cadre d'un drame. Une description qui correspond aussi à la création d'un monde : celui de la Comédie Humaine, avec sa géographie sociale (...)

Extraits

[...] La description de Paris dans Le Père Goriot Une description non réaliste mais symbolique, destinée à créer une atmosphère : celle du cadre d'un drame. Une description qui correspond aussi à la création d'un monde : celui de la Comédie Humaine, avec sa géographie sociale. Une description symbolique y a 2 descriptions de Paris : tout au début et tout à la fin. Paris n'est jamais décrit de façon réaliste. Balzac ne veut pas montrer que Paris est pittoresque. Dès le début, la description sert, elle est symbolique et orientée, destinée à créer une atmosphère. [...]

[...] Les parcours de monde à monde dans Paris 1. très rares : on reste dans sa paroisse (de même chez Zola), par exemple Delphine, malgré sa sœur, ne peut être présentée au beau monde Cela va très loin et crée l'indifférence totale de cercle à cercle et à l'intérieur de chaque cercle : Un des privilèges de la bonne ville de Paris, c'est qu'on peut y naître, y vivre, y mourir sans que personne fasse attention à vous. dit un des pensionnaires après la mort de Goriot Rastignac sert de fil conducteur entre ces cercles (il s'élève) ainsi que Goriot (mais en cachette et de moins en moins) : Balzac nous montre ainsi, par les allées et venues, la perte des valeurs, l'enfer de la corruption dans le monde de l'argent. [...]

[...] On a vu le parti pris de Balzac (la pente, etc . ) : ce monde est inconnu, à l'écart physiquement mais aussi à l'écart socialement La pension Vauquer est située dans un quartier qui n'est pas Paris : il n'y a ici que des épaves (la description de la salle à manger est celle des personnages). = sans argent : dans le quartier, il y a de la misère ou de l'ennui, de la vieillesse qui meurt, de la joyeuse jeunesse contrainte à travailler»; Nul quartier n'est plus horrible : - étudiants sans le sou, Victorine Taillefer déshéritée par son père au profit de son frère, etc . [...]

[...] Cette description de Paris est incomplète. Manquent : - Le Paris du peuple (manquera toujours chez Balzac, Zola le développera) le milieu de la presse et du journalisme (Les Illusions perdues) le commerce (César Birotteau) l'usure (Gobseck) = géographie partielle à cause des nécessités romanesques (l'évolution de Rastignac) et du parti pris de Balzac de ne montrer que le monde aristocratique mais obligé d'accepter les nouveaux riches de la Chaussée d'Antin. Conclusion : Balzac montre la perversion des valeurs humaines dans une société où l'argent et l'égoïsme (l'individualisme) vont devenir les nouvelles valeurs. [...]

[...] 2eme description : vue du Père Lachaise, le soir (toutes dernières pages) Une vue plongeante qui est signe de prise de possession : Paris est «bourdonnant comme une ruche à conquérir. Le pittoresque, la description pure ne sont pas le but de Balzac qui impose une vision, un jugement moral : les descriptions sont faites en fonction des personnages (Mme Vauquer, Rastignac) II Paris est le cadre d'un drame qui ne peut être compris hors de Paris. Paris est élevé à un rang qu'il n'avait pas jusque-là : le décor des nouvelles tragédies, c'est un cadre de bronze (premières pages), le seul qui convienne ici. [...]