Mémoire de maîtrise analysant les paradoxes de la judéité dans les romans d'Albert Memmi. Comment s'identifier comme Juif ? Qu'est-ce qu'être Juif sépharade ?
[...] Les contradictions de la judéité dans les moyens utilisés pour mieux vivre le morcellement identitaire . p Trouver son propre espace dans l'exil : le paradoxe des espaces . p - Qu'est-ce que l'exil ? L'exil, la possible issue L'exil, ce dilemme 3.2 Trouver un rapport à soi à travers l'Autre : le paradoxe de la relation . p - La quête de soi dans les multiples mouvements vers l'Autre - Impossibilité du rapport à l'Autre 3.3 Se trouver à travers l'écriture : paradoxe de l'activité scriptuaire . [...]
[...] En trouvant qui est l'Autre et en se définissant par rapport à lui, le héros memmien pourrait apprendre à se connaître donc à faire l'unité. Mais qui est l'Autre ? L'Autre est d'abord le Juif avec lequel le protagoniste memmien établit une relation harmonieuse. Pour apaiser la déchirure identitaire, il revendique son appartenance juive. C'est la démarche de Mordekhaï face aux camps. Avec l'arrivée de Pétain au pouvoir, le peuple est soumis aux lois antisémites et pour manifester son désaccord avec ces lois, il s'éloigne de l'administration par sa démission. Sa prise de position peut s'apparenter à une réponse révoltée à l'antisémitisme. [...]
[...] Les sentiments qui les unissent sont donc imprégnés d'une certaine violence. La passion de Jubaïr montre que l'impétuosité de son amour a eu raison des barrières culturelles : Je sais seulement que c'est au milieu de ce peuple, qui me déplut tant, que se produisit en moi cet événement inattendu ; pour la première fois de ma vie, je m'attachai passionnément à une femme (119). Les sentiments d'attirance et de rejet sont étroitement liés car c'est dans un environnement étranger que naît un amour intense. [...]
[...] C'est la démarche de Mordekhaï. Son ami Ben Smaan l'invite à participer à un mouvement de jeunesse politique dont il est le secrétaire. Il assiste à des réunions clandestines qu'il perçoit comme une communion (182). Par sa connotation sacrée, ce terme souligne l'intensité du partage avec les non-Juifs. Son mouvement vers l'Autre s'élargit aux gens de la rue : Je souriais aux marchands des quatre-saisons, faisais des politesses au receveur des tramways et dans les querelles entre femmes témoignais en faveur de la musulmane (183) 180. [...]
[...] Paradoxalement, les protagonistes memmiens la refusent. En rejetant cette démarche, le Juif reconnaît que sa religion et sa culture représentent la /sa vérité. En souhaitant la conserver, il la revendique. Leur judéité est donc caractérisée par un balancement entre une libération partielle de soi et un retour à soi lorsque l'identité est mise en péril par l'Autre. Il s'agit d'une judéité qui frôle les limites afin de trouver une identité libérée mais toujours fondamentalement attachée au judaïsme. Jubaïr, le héros du roman Le Désert, le démontre. [...]
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