Dans l'oeuvre des Métamorphoses, écrit en hexamètre dactylique, Orphée est le personnage principal du livre X. Le poète Ovide traite du poète mythique Orphée son prédécesseur. Cette mise en abyme établit des liens entre les deux narrateurs, la conception du poète et de la poésie par Ovide ...
[...] En effet, Auguste exila et interdit des écrits d'Ovide. De plus l'immortalité que confère la poésie fait écho au pythagorisme : Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» disait Pythagore, reprit par Ovide au livre XI. Par exemple, les retrouvailles aux Enfers entre les deux amants rappellent cette théorie. Le corps n'est qu'une carapace qui renferme l'âme, la vie devient survie spirituelle. Orphée et Eurydice entretiennent leur amour immortel aux Enfers. Ici le pythagorisme ne relève pas de la métamorphose d'un état à un autre mais d'un passage de la vie à une survie spirituelle. [...]
[...] De nouvelles lois gouvernent le monde grâce au poète et à la poésie, elle permet une transcendance du monde apparent. Le poète est celui qui concrétise la poésie : il la chante, l'écrit. L'homme meut, la poésie reste. D'ailleurs ne tenons-nous pas un poème, Les Métamorphoses, dans nos mains ? Orphée, l'archétype du poète, s'est hissé au même rang que la poésie puisque son mythe perdure à travers le temps. Désormais les poètes de l'époque sont ses descendants, Ovide est en quelque sorte la réincarnation d'Orphée. [...]
[...] Au livre Orphée est à la fois acteur mais aussi conteur. Le poète est donc à la fois un homme pris dans son temps mais aussi un homme qui regarde ce monde avec recul. Il est témoin des métamorphoses de cet univers. En effet Ovide fait passer ses messages par Orphée : tout d'abord, le poète prône la paix ; Orphée au livre XII se défend de la violence des Ménades grâce à ses chants. Le mal est ennemi de la poésie. [...]
[...] A la mort du poète, la tête d'Orphée et la lyre échappent à la mort. La musique délivre à Orphée une action magique. Ses chants sont des incantations et les instruments ont autant une valeur rituelle que symbolique. Les notes renforcent la musicalité des vers. Avant d'entreprendre ses récits, Orphée fait jouer les cordes de sa lyre ; leurs sons, quoique différents, produisaient des accords harmonieux La puissance de la poésie tient à cette diversité des sons qui, réunis, produisent une mélodie. [...]
[...] Si une force ; la poésie, parvient à attirer tous les êtres qui composent ce monde, alors elle est la valeur suprême. Elle agit aussi bien sur ce qui est visible comme sur ce qui ne l'est pas. Elle permet ainsi une réelle métamorphose du monde qui obéit à d'autres lois : celui de l'art. La poésie réveille par exemple l'amour qui sommeil en certains êtres au livre X et les attitudes changent. Le poète est donc le gardien de la métamorphose. [...]
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