- 1er thème du texte (v.89-93) : l'absence de système judiciaire, politique. On note dans ces vers la forte présence du champ lexical de la justice. Les hommes de l'âge d'or « cultivaient la loyauté et le droit » (« fidem rectumque colebat » v.90). Pour cela, ils n'avaient pas besoin de la loi, ni de « phrases menaçantes [gravées] dans le bronze des affiches publiques » (v.91-92), ni de « juge » (v.93), et encore moins d'un « protecteur » (v.93).
Les châtiments n'existaient pas et pas davantage la crainte. Ovide présente l'utopie d'une concorde et d'une autonomie naturelles, innées. L'évocation des vertus « fidem » et « rectum » (v.90) contribue à présenter les hommes comme naturellement bons (cf. le mythe du bon sauvage, cf. Rousseau : état de nature) (...)
[...] des aliments engendrés, personne ne intervention humaine, les obligeant (nullo cogente = abl. absolu) arbuteos fetus montanaque cueillaient les fruits des arbousiers et fraga legebant les fraises des montagnes cornaque et les cornouilles et in duris haerentia mora et les mûres qui pendent aux ronces (s'attachant) rubetis épineuses per se dabat omnia tellus ; contentique cibis nullo cogente creatis 3 et glandes et les glands quae deciderant patula Jovis qui étaient tombés de l'arbre de Jupiter arbore est féminin patula est à l'ablatif arbore. [...]
[...] Ver erat aeternum placidique tepentibus auris mulcebant zephyri natos sine semine flores. Mox etiam fruges tellus inarata ferebat 110 nec renovatus ager gravidis canebat aristis ; flumina jam lactis, jam flumina nectaris ibant flavaque de viridi stillabant ilice mella. II. VOCABULAIRE DES VERS 101 à 112 : Immunis, is, e : dispensé de toute charge Raster, tri, m : instrument à deux ou plusieurs dents pour briser les mottes, râteau Intactus, um : non touché, intact, sans blessure Vomer, eris, m : soc de la charrue Saucius, um : blessé Contentus, um : content de, satisfait de + abl. [...]
[...] La métallurgie et l'agriculture furent les deux arts dont l'invention produisit cette grande révolution. Pour le poète, c'est l'or et l'argent, mais pour le philosophe ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain ; aussi l'un et l'autre étaient-ils inconnus aux sauvages de l'Amérique qui pour cela sont toujours demeurés tels ; les autres peuples semblent même être restés barbares tant qu'ils ont pratiqué l'un de ces arts sans l'autre ; et l'une des meilleures raisons peut-être pourquoi l'Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus constamment et mieux policée que les autres parties du monde, c'est qu'elle est à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé. [...]
[...] Ovide décrit en fait indirectement son monde : un monde de violences, de guerres, de rapports de force, un monde qui se protège, un monde conquérant. B. L'âge d'or comme un idéal pour le présent (pour la pax Romana et l'otium) et comme un modèle universel Par opposition à son monde contemporain, Ovide prône d'autres valeurs : Il invite à se satisfaire de ce que l'on a contenti v.103) et condamne l'esprit de conquête. La conquête est ainsi présentée comme une forme d'aberration puisque le pin est arraché à son milieu naturel montibus v.95) pour aller dans l'élément liquide liquidas undas v.95). [...]
[...] Ils ne sont désignés que par des termes génériques très vagues : mortales (v.96), gentes (v.100). B. L'Âge d'or : le bonheur de l'homme dans la nature La désignation de cette époque comme aurea aetas (v.89) est nettement méliorative en raison de l'utilisation de cet adjectif qui renvoie à un métal rare et précieux, ce qui est mis en valeur par la place du mot en tête de vers. Les groupes nominaux ver aeternum (v.107) et zephyri tepentibus auris (v.107-108) évoquent une douceur climatique permanente. [...]
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