Le baroque est un mouvement littéraire, artistique et musical qui s'est développé principalement au XVIIe siècle. Ovide rédigea Les Métamorphoses au Ier siècle. Qualifier cette oeuvre de baroque ne serait-il pas commettre un anachronisme ? Non, répond Eugenio d'Ors dans Du Baroque, qui considère le baroque comme une tendance permanente de l'esprit humain et de la création artistique et littéraire. Nous étudierons donc en quoi l'oeuvre d'Ovide dans Les Métamorphoses est imprégnée de l'esthétique baroque (...)
[...] Le mouvement est aussi présent dans les Métamorphoses. D'abord dans le récit lui-même : le voyage de Céyx sur la mer démontée (livre la course d'Atalante contre Hippomène (livre L'auteur promène son lecteur dans une multitude de régions, survolant un espace qui s'étend de l'Asie Orientale à l'Italie du Sud, il le perd dans un va-et-vient constant. La transition entre chaque épisode est en elle- même un mouvement, qui confère au récit une fluidité remarquable : lien thématique (comme celui des amours malheureux au livre lien généalogique (par exemple les épisodes de Pygmalion et de Myrrha) permettent de rapprocher des récits très différents. [...]
[...] En quoi le recueil des Métamorphoses d'Ovide préfigure-t-il l'esthétique baroque ? Le baroque est un mouvement littéraire, artistique et musical qui s'est développé principalement au XVIIe siècle. Ovide rédigea les Métamorphoses au Ier siècle. Qualifier cette œuvre de baroque ne serait-il pas commettre un anachronisme ? Non, répond Eugenio d'Ors dans Du Baroque, qui considère le baroque comme une tendance permanente de l'esprit humain et de la création artistique et littéraire. Nous étudierons donc en quoi l'œuvre d'Ovide dans les Métamorphoses est imprégnée de l'esthétique baroque. [...]
[...] Tout d'abord on peut voir que l'ordonnance des Métamorphoses n'est pas du tout classique, mais sa structure est au contraire remarquablement originale. L'ordre non chronologique de la narration avec les nombreux retours en arrière (par exemple les récits d'Hector durant la guerre de Troie, dans le livre XII), la multiplicité des narrateurs (Ovide donne en effet la parole successivement à Orphée, à Vénus, à Céyx, et à Nestor), l'absence d'unité dans l'action ou dans les personnages, tout concoure pour faire des Métamorphoses une œuvre baroque. [...]
[...] Nous avons ainsi pu montrer que le récit d'Ovide dans les livres XI et XII des Métamorphoses comporte de nombreuses preuves de la violence et de l'excès dans le style d'écriture comme dans le contenu des épisodes. Et qu'il existe un lien étroit, un parallélisme, entre l'œuvre d'Ovide du 1er siècle et l'époque baroque au cours de laquelle les hommes se sont appliqués à manifester une rupture culturelle par la violence et l'excès des arts. Ovide, avec le choix de l'alexandrinisme (profusion à l'orientale de la diversité, de la richesse et du foisonnement de son style, s'oppose à l'idéal classique proposé voire imposé par l'Empereur romain Auguste. [...]
[...] On peut en parallèle déceler également dans les Métamorphoses d'Ovide une certaine théâtralité : l'épisode de Myrrha par exemple, qui a tout d'une tragédie ; ou encore le récit du carnage du loup fait par le pâtre de Céyx, qui n'est pas sans rappeler le messager des pièces de théâtre classique. La métamorphose est un thème fondamental de l'esthétique baroque, cette notion permet de lier le mouvement à l'apparence. La métaphore, figure de style majeure du baroque, n'est-elle pas l'image même de la métamorphose ? Elle est aussi le thème central chez Ovide. [...]
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