Le déclin de l'Etat-nation et la fin des droits de l'homme. Chapitre V de l'Impérialisme (deuxième partie des Origines du totalitarisme de Hannah Arendt). Lecture analytique.
L'introduction de ce chapitre (p. 239-243) pose un fait majeur du XXème siècle : l'émergence de groupes humains privés de droits, tels les migrants qui ne peuvent s'assimiler nulle part, les minorités nationales et les apatrides.
[...] Toutes les nationalités, et non pas les seules minorités s'y joignirent. Ce congrès était organisé par deux groupes nationaux présents dans tous les nouveaux États, les Allemands et les juifs. Lorsqu'en 1933 les juifs demandèrent à ce que le décret allemand de traitement des juifs dans le Reich soit abandonné, les allemands protégèrent leur pays. Les juifs quittèrent le congrès qui tomba dans la plus totale insignifiance. Les traités de la SDN exprimèrent ce qui était implicite jusqu'ici, c'est-à-dire que seuls les citoyens nationaux pouvaient bénéficier de la protection des institutions. [...]
[...] La défense des droits de l'homme et l'émancipation des peuples semblent alors ne faire qu'une seule cause. p. 273-275 : cette "identification des droits de l'homme aux droits des peuples" commence à faire problème quand apparaissent des hommes sans Etat. On découvre alors que les droits supposés être ceux de l'homme comme homme, manquent aux hommes qui ne sont précisément qu'hommes sans appartenir à telle ou telle nation. p. 276-283 : que perdent alors ceux qui perdent leurs droits civiques ? [...]
[...] Le dernier paragraphe de la page 270 dresse le bilan de ce parcours historique : l'État-nation est en crise puisque son principe fondateur, qui affirme l'égalité de tous devant la loi, a été bafoué. La loi est devenue un privilège, laissant à l'arbitraire policier tous ceux qui n'en relèvent pas. Ceci est le premier pas vers un régime totalitaire. La deuxième partie du chapitre (p-271-292) mène l'analyse de la "'complexité des droits de l'homme" à la lumière des faits précédemment rappelés. [...]
[...] L'objectif de ces traités était de conserver le statu quo européen, et par conséquent de laisser aux différents peuples leur autodétermination et leur souveraineté nationale. On se rendit alors compte que l'Europe n'avait, et ce pendant des siècles, pas tenu compte d'au moins de sa population. Les Traités, loin de changer cette situation, déclarèrent et donc officialisèrent le fait que certaines communautés trop disséminée ou trop peu nombreuses ne pouvaient prétendre à une identité nationale. En conséquence de quoi, les peuples étant privés de gouvernements, furent privés de droits humains. [...]
[...] 283-286 : le XVIIème siècle avait fondé les droits de l'homme en nature, le XXème siècle ne reconnaît plus à la nature une valeur de fondement. Il manque alors un réfèrent ultime pour asseoir les droits de l'homme. (283- 286) Le deuxième moment (p. 286-292) tire les conséquences de cette analyse : P-287-288 : les faits donnent raison aux thèses de Burke qui, refusant l'idée abstraite (selon lui) de droits universels, ne reconnaissait que des doits issus de la nation. P. [...]
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