Commentaire composé : Alfred de Musset, « On ne badine pas avec l'amour », Acte I Scène 1. Anne Ubersfeld qualifie cette pièce de « comédie-drame », un genre intermédiaire, au contexte de comédie mais où la mort va finir par s'installer chez Camille et Perdican qui, dès ce prologue, ne semblent pas faits l'un pour l'autre...Nous sommes ainsi en présence de personnages-types, qui dénotent un travail de stylisation du théâtre.
[...] (Ils sortent.) Alfred De Musset, On ne badine pas avec l'amour, Acte scène 1 Commentaire composé : Une des particularités de la comédie de Musset est qu'elle tend vers le drame tout en intégrant des bouffons et des pantins. On ne badine pas avec l'amour fut publiée dans la revue des Deux Mondes en 1834, mais pas représentée avant 1861, donc après la mort de Musset. Cette pièce fut composée à l'époque du voyage en Italie avec George Sand, juste avant leur rupture. [...]
[...] COMMENTAIRE COMPOSE : Alfred De Musset, On ne badine pas avec l'amour Acte scène 1. Résumé de l'acte I Deux amis d'enfance se retrouvent. Un chœur alterné de paysans accueille avec ironie le bedonnant précepteur Blazius et l'osseuse dame Pluche, qui annonce la prochaine arrivée au château de Perdican, fils du baron, et de Camille, sa nièce. Le baron révèle à Blazius et à Bridaine le curé du village, son projet de marier les jeunes gens. Mais dès leur première rencontre, un désaccord apparaît entre eux ; et un peu plus tard Camille reste insensible lorsque son cousin évoque pour elle leurs communs souvenirs d'enfance. [...]
[...] Le titre On ne badine pas avec l'amour constitue un aphorisme qui allie les deux tons de la pièce : la légèreté du badinage et le sérieux de l'avertissement. Mais une troisième tonalité se dessine : le comique de la farce. Entre comique de farce, comique badin et gravité du drame, quel équilibre se créé dans ce prologue ? Nous verrons tout d'abord l'intrigue de comédie qui se profile ; puis, les prémisses d'un conflit à venir dans la pièce ; enfin, la recherche d'un équilibre dramaturgique. [...]
[...] Le chœur semble résolument pencher pour Maître Blazius, c'est-à-dire pour l'abondance. L'amour est dans la nature, et Dame Pluche détruit les moissons. La vertu excessive des femmes est antinaturelle : ici, entre autres, réside le caractère libertaire du théâtre de Musset. Une opposition théâtralisée Les deux précepteurs que tout oppose ne se rencontrent même pas : ils se succèdent sur la scène, et leurs répliques sont en parallèle : une première annonce du chœur de l'arrivée du personnage, puis la demande d'un rafraîchissement par le personnage, la réponse du chœur, l'exposé de l'objet de la venue du personnage, puis un court commentaire du chœur. [...]
[...] Il revient aujourd'hui même au château, qu'on ne sait que lui répondre les trois quarts du temps. Toute sa gracieuse personne est un livre d'or ; il ne voit pas un brin d'herbe à terre, qu'il ne vous dise comment cela s'appelle en latin ; et quand il fait du vent ou qu'il pleut, il vous dit tout clairement pourquoi. Vous ouvririez des yeux grands comme la porte que voilà, de le voir dérouler un des parchemins qu'il a coloriés d'encres de toutes couleurs, de ses propres mains et sans en rien dire à personne. [...]
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