L’ode à Cassandre, Pierre de Ronsard, beauté de la rose, mort de la rose, eçon de vie épicurienne
L'ode à Cassandre est un poème de Pierre de Ronsard, issu du recueil “Les Ode”.
Ronsard est un écrivain de la Pléïade, un groupe de 7 poètes, comprenant notamment Du Bellay, qui rédigera le manifeste du groupe, qui milite pour la défense de la langue française face à la langue latine. Ronsard, poète de cour, écrit l'Ode à Cassandre à la suite d'une rencontre avec cette jeune fille, âgée de 13 ans, alors que lui en a 20, tentant de lui donner des raisons de lui porter de l'attention.
[...] Le poète s'en prend alors à la nature, utilisant ici encore l'apostrophe vraiment marâtre nature”, la rendant responsable de cette tragédie. Mais au-delà de la mort de la rose, il faut y voir la mort en général. Ronsard utilise les indications temporelles pour nous montrer cette mort rapide, intervenant en une journée : dès le deuxième vers, Ronsard évoque le là ou les fleurs sont fleurissantes : on peut y voir une allusion à l'aube, au printemps de l'existence, et donc à la jeunesse, là où la beauté de Cassandre est la plus resplendissante. [...]
[...] Il rappelle à Cassandre que sa beauté est éphémère, qu'elle ne durera pas. Nous remarquons cependant que le poète évite d'employer le terme de lui préférant celui de “vieillesse” (euphémisme). Implicitement, il faut y voir une invitation, celui-ci demandant à la jeune femme de répondre positivement à ses avances, car elle n'attirera pas toujours le regard des hommes. Le premier vers du dernier sizain prend la forme d'un arguement d'autorité : vous me croyez”. Suivant le courant philosophique épicurien, il lui conseiller de “cueillir sa jeunesse”, allusion au “Carpe Diem” du poète Horace, qui signifie “Cueille le jour”. [...]
[...] Ronsard met donc en valeur la beauté de la jeune femme. L'auteur nous invite ensuite à considérer son teint, pareil à celui de Cassandre son teint au votre pareil”). Cette analogie entre la reine des fleurs et Cassandre va se poursuivre, et ne plus paraître seulement comme un compliment délicat, flattant la beauté de la jeune femme : c'est l'objet de mon second point. Le poète poursuit en effet son initiation, en nous laissant maintenant nous représenter une toute autre forme de désastre : la mort de la rose. [...]
[...] Il faut comprendre par là qu'il faut profiter de la vie, des plaisirs qu'elle peut offrir, et du temps présent. Ainsi, leçon de vie, hymne à l'amour, et expression d'un lyrisme délicat, ce poème, soigneusement ciselé, permet à Ronsard d'assimiler la beauté et le destin de la femme à ceux de la rose. Le prince des poètes , en plus d'écrire un Ode à la femme qu'il aime, lui donne une leçon de vie épicurienne, l'invitant à profiter du moment présent, et de la vie, pendant qu'il en est temps, en construisant son raisonnement sur une analogie avec la vie courte et éphémère de la reine des fleurs. [...]
[...] Quels sont les visées de ce texte ? Je présenterai mon développement en 4 parties : Dans un premier temps, j'analyserai comment cette promenade au jardin de l'existence nous permet tout d'abord d'admirer la beauté de la rose Dans un deuxième temps, je m'intéresserai à la mise en scène de sa mort Puis j'expliquerai quelle leçon de vie épicurienne nous donne Ronsard, à partir de cette analogie. Je terminerai par une brève conclusion. Ronsard développe, dès le début du poème, une analogie entre Cassandre et une rose, l'invitant, en utilisant l'impératif, à aller découvrir cette fleur : “Allons voir si la rose”. [...]
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