Beaucoup de poètes ont donné leur vision de la poésie. Peu nombreux sont les poètes partageant la même vision que leur prochain. Mallarmé pensait que la poésie était avant tout un travail sur les sens. Il disait que « nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poète qui est faite de deviner peu à peu ». Quelle est la différence entre nommer un objet et le suggérer ? A quoi correspondent ces termes ? (...)
[...] Dans Les contemplations il dénonce les conditions misérables de jeunes enfants exploités au XIXe siècle : Ils semblent dire à Dieu : petits comme nous sommes, / Notre père, voyez ce que nous font les hommes Dans Les Châtiments, il se dresse contre l'oppression de Napoléon III. D'après Eluard, c'est vers l'action que les poètes à la vue immense sont un jour entrainés. : ils sont obligés de s'engager un jour dans le monde. Les idées diffusées sont principalement une remise en question du monde, de la société, un réflexion sur l'Homme et sur des notions générales comme l'amour, la vie, la mort. [...]
[...] Bien qu'implicite, nul ne peut ignorer le sens de ses vers : Voilà le monde parfumé Plein de rires, plein d'oiseaux bleus Soudain griffés d'un coup de feu Un monde neuf où sur un corps Qui va tomber Grandit une tache de sang Roger Callois a mis en évidence le lien entre le mot, l'image et le sens de la poésie en écrivant sur la pancarte d'un aveugle, à la place de Aveugle de naissance : le printemps va venir, je ne le verrai pas Pour lui, sa pancarte était poétique, car l'idée était suggérée, plus frappante car la formule était inhabituelle. En suggérant les mots le lecteur voit, partage les sentiments ou idées exprimées et les comprend plus profondément. [...]
[...] Le i est une voyelle aigüe, stridente pouvant traduire le chant d'un oiseau. Les sons c g et r sont durs et peuvent suggérer une ambiance sombre. Les sons t et p sont explosifs et correspondent parfaitement au registre de la guerre. Comme disait Wagner : le pouvoir de la musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots La notion de rythme est aussi très importante, car il procure des sensations très différentes au lecteur selon sa nature. Les vers de mètre pair donnent une impression de régularité, à l'inverse des vers de mètre impair. [...]
[...] Elle est concise et dense. Il en résulte qu'elle ne peut qu'être plus frappante. Elle est plus propice à marquer les esprits, donc la diffusion des idées en est facilitée. La poésie est apparue car les livres étaient trop chers, donc les textes étaient appris par coeur. Les textes étaient relativement courts, donc les idées étaient moins diluées. Il était plus simple de retenir de la poésie que d'autres textes. Aujourd'hui cette qualité argumentative est toujours présente. A la concision de la poésie se mêle aussi la multiplicité des formes. [...]
[...] Il est évident que nommer les mots ferait totalement perdre le sens et le charme du poème. CONCLUSION De nombreux poètes ont essayé d'expliquer la poésie, mais aucun n'a réussi, car il n'y a pas une mais des poésies. La poésie est particulière, car elle échappe à l'assertion : elle n'est ni mots, ni idées, mais plutôt les deux à la fois. Toute tentative pour la définir est très incomplète et parfois risible. Mallarmé n'a pas plus réussi que ses prédécesseurs et successeurs. [...]
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