Lecture analytique de "Nuit Rhénane", poème de Guillaume Apollinaire. Il s'agit d'un extrait d'un ensemble de neuf poèmes écrits lors de son voyage en Allemagne de 1901 à 1902. Les deux thèmes présents dans ce recueil sont d'une part son amour malheureux pour Annie Pleyden et d'autre part le paysage de Rhénanie.
[...] Il confronte ces troublantes apparitions à des images bien réelles. Les expressions que l'auteur emploie sont également troublantes, le vin trembleur comme une flamme indique qu'il est certainement ivre, il déraisonne, on ne voit pas vraiment où il veut en venir : Le Rhin, le Rhin est ivre ou les vignes se mirent La scène qui se déroule est également difficile à cerner, on peut imaginer qu'il se trouve dans une taverne où les filles blondes pourraient être les serveuses tandis que l'ordre que lance le narrateur au début du poème Debout chantez plus haut en dansant une ronde s'adresse aux hommes et aux femmes qui font la fête dans cette même taverne. [...]
[...] Apollinaire ordonne tout son poème autour d'un fleuve à la fois réel et légendaire. On le sait fasciné par les prodiges et les sortilèges. Et il reconstruit avec Nuit Rhénane, le tableau d'un conte envoûtant dans lequel des sirènes doué de pouvoirs enchanteurs envoûtent un batelier dans sa barque sur le Rhin. Le titre Nuit Rhénane, renforce cette idée de mystères, de secrets autour du fleuve qu'est le Rhin. Lorsque le poète en parle, il n'est pas explicite. Les femmes ont également un sens symbolique dans le poème. [...]
[...] Plus loin l'or des nuits rappelle la couleur sombre du vin. Et pour finir le verre qui se brise Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire Le chant du batelier suit également une évolution tout au long du poème. Tout d'abord, le narrateur perçoit la chanson : Ecoutez la chanson lente d'un batelier Puis il demande que celle-ci soit recouverte d'un autre chant, celui des convives qui font la fête : Debout chantez plus haut [ ] que je n'entende plus le chant du batelier Mais le chant est toujours là et continu son effet dévastateur sur le narrateur : la voix chante toujours à en râle mourir et cette chanson est toujours omniprésente dans le dernier vers : comme un éclat de rire Bien qu'on ne sache pourquoi, la chanson a un effet néfaste sur le narrateur et finit même par avoir raison de lui, car son verre trembleur se brise. [...]
[...] Les thèmes dominants de ce poème sont l'eau et les femmes. En effet, le lexique de l'eau est étendu pour un si petit poème : vin le Rhin se mirent s'y refléter Par ce lexique riche, l'auteur nous démontre son admiration pour ce fleuve légendaire, qu'est le Rhin. Les sept femmes renvoient de façon floue à son amour malheureux : Annie Pleyden, qu'il ne peut atteindre. Elle parait là inaccessible, comme si leur amour était impossible ou à sens unique. [...]
[...] Elle est inexistante car elle ne pourrait arrêter le malheur du narrateur. Dans Nuit Rhénane, Apollinaire est seul au milieu de la joie, seul dans sa souffrance, qu'il ne parvient pas à vaincre. Il appelle de l'aide, tente de faire face, mais ses sentiments l'emportent et finissent par le détruire. Le poète a beau se donner à voir sous l'aspect d'un être ivre. Il ne parvient pas à faire son deuil de son obsession pou Annie et des souffrances qui en résultent. [...]
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