Répétition d'un paradoxe historique : comme lors de la renaissance, de la révolution, la phase actuelle qui succède à la guerre froide est à la fois une étape de progrès (porteuse d'espoir) et d'inquiétudes.
Les forces à l'?uvre dans cette mondialisation ne semblent guère obéir à une volonté coordonnée : que faire, nostalgie ? Fatalisme résigné ? Ou dépassement de ces deux attitudes et acceptation du présent pour construction volontariste de l'avenir ?
Responsabilité particulière de l'Europe en tant que puissance et carrefour économique, en tant qu'expérimentée en tragédies de l'histoire, en tant que berceau des valeurs humanistes : gardienne des dérives et éclaireur pour le monde.
Longtemps les peuples ont aspiré à se protéger d'un monde extérieur menaçant. Progressivement pourtant va grandir une nouvelle aspiration. Moyen-âge, Renaissance, Lumières, Révolution, fin de la seconde GM pour finalement jeter les bases d'un système destiné à bannir la guerre des Relations Internationales.
[...] Progressivement pourtant va grandir une nouvelle aspiration. Moyen-âge, Renaissance, Lumières, Révolution, fin de la seconde GM pour finalement jeter les bases d'un système destiné à bannir la guerre des Relations Internationales Un monde plus riche de possibilités, qui porte de plus grandes incertitudes 1.1 Sur la voie de l'unité de l'humanité, la mondialisation est riche d'occasions exceptionnelles : accès au bien-être économique accès à l'information et à la connaissance ancrage de la démocratie 1.2 Pourtant, notre époque suscite beaucoup d'inquiétudes : accélération de la circulation des capitaux, personnes et marchandises multiplie les risques (financiers, sanitaires) topologie nouvelle : les décisions prises à un endroit peuvent s'avérer désastreuses ailleurs nouvelle dynamique des continents, multiplication des pôles Libération des échanges offre possibilité exceptionnelle de rencontre des cultures, mais convergence des rêves, concentration mondiale de la production des représentations collectives fragilise l'expression de la diversité, risque d'uniformisation, et face à ce risque, celui du piège de l'incompréhension entre cultures et identités ancrées dans la violence, pour exister. [...]
[...] Depuis longtemps maintenant nous connaissons les objectifs à atteindre. Nous avons perdu de nombreuses occasions de réaliser cette alliance, de sceller le pacte des peuples et de la paix ! N'attendons pas de faire un nouvel apprentissage par le gouffre. A chacun de nous d'œuvrer, en lui et dans le monde, au réveil d'un nouvel humanisme. [...]
[...] Révolution désormais des fondements mêmes de la puissance : certains tentent d'opposer les EUA sous le signe guerrier de Mars à Vénus l'Europe rêveuse et douce, mais seule, l'une ou l'autre logique est perdante : les EUA ne peuvent utiliser que la force, et l'Europe doit s'en construire les moyens L'émergence nécessaire d'une éthique mondiale rénovée les peuples peuvent en apporter la réponse, ils demandent des comptes à leurs responsables Une véritable conscience mondiale est en train de naître : face aux inégalités, défi du développement, devoir de solidarité face à la maladie, lutte complexe contre le Sida : sur le plan social, facteurs culturels dans l'éducation à prendre en compte en raison de la nature et de l'ampleur de l'épidémie, à l'échelle mondiale nécessite de trouver les moyens d'abaisser les barrières douanières, médicaments génériques face aux destructions environnementales 3.2 Forts de cette conscience partagée, besoin d'une éthique du monde : dans le domaine scientifique, bioéthique dans le domaine des droits de l'homme, torture, CPI, Commission des droits de l'homme dans le domaine culturel, protection de la diversité, détournements de l'outil Internet C'est donc une véritable gouvernance mondiale qu'il faut bâtir, besoin d'un Conseil de sécurité économique et social qui puisse prendre en compte l'intérêt général. Dans les secteurs où celui-ci a besoin d'être défendu renforcement nécessaire des institutions spécifiques qui doivent pouvoir édicter des normes et les faire appliquer. Le multilatéralisme étatique doit améliorer ses méthodes. En dehors des Etats, les autres acteurs doivent pouvoir être associés aux grandes décisions qui les engagent. Egalement devoir immédiat de préserver la paix, en traitant chaque facteur de crise, rôle qui revient au Conseil de sécurité des N.U. [...]
[...] Face à chaque conflit, la communauté internationale doit pouvoir faire le choix de l'union, de la volonté politique : o en Afghanistan o en Iraq o au Proche-Orient o en Afrique. Une stratégie globale s'impose, et pour cela outils et règles à construire : nous devons renforcer l'édifice des N.U. pour qu'elles ouvrent un nouvel horizon : celui d'une démocratie mondiale. Le chemin est difficile, mais il faut en poser dès maintenant les principaux jalons. Le monde forme désormais un tout qui reste à imaginer et à édifier. Il doit être organisé de manière politique, sous-tendu par une éthique, et fondé sur une certaine idée de l'homme. [...]
[...] entre les crises régionales, appels d'air, contagion de la violence qu'il faut prendre de vitesse l'adaptation de nos réponses, nous passons d'une dialectique de guerre froide à une logique de risques asymétriques : essentiel d'encadrer la relation avec des Etats faibles tentés par la rupture avec la communauté internationale (Corée du Nord, Iran) ; éviter le jeu de la terreur, pour cela dialogue sans concession, avec des exigences (abandon du nucléaire militaire) et reconnaissance de droits (nucléaire civil). Nouvelle donne impose le multilatéralisme politique. Le recours éventuel à la force, comme un dernier recours seulement, reste indispensable. Mais seule, la force n'est pas apte à résoudre les problèmes du monde, la logique sécuritaire aggrave le mal. [...]
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