Commentaire composé presque entièrement rédigé d'un texte peu connu de Camus : "Noces à Tipasa". Cet extrait montre l'amour fou de son auteur, pour les paysages de son Algérie natale. Il écrit avec beaucoup d'amour et de lyrisme ce pays si cher à con coeur dans une évocation poétique d'un paysage maritime toute chargée de méditations. Il s'agit alors d'étudier la spécificité de cette évocation poétique d'un paysage qui, prônant la communion du sujet avec la nature, amorce une réflexion sur la question toute philosophique des rapports de l'homme avec le monde.
[...] Le présent utilisé est un présent omnitemporel à valeur généralisante. Ainsi, le narrateur constate que les valeurs humaines comme la gloire, l'amour sont présentes dans les sensations éprouvées au contact de la nature et sont éprouvées en quelques sortes par la nature elle-même. On peut dire qu'il découvre à partir de cette expérience la vérité du monde et la vérité de l'expérience humaine. Il faut d'ailleurs noter la récurrence du terme vie qui annonce l'importance de la réflexion sur la condition humaine. [...]
[...] L'homme de son balcon nous donne à entendre l'histoire, la vie des hommes et les paysages de son pays, en faisant appel à nos sens.) - un paysage fortement caractérisé : mer, sable, soleil ; la chaleur ; les couleurs dominantes sont le bleu et le jaune. Tout rappelle le paysage côtier d'Algérie. - divinisation, personnification. - le lyrisme éclate dans la célébration des joies simples goûtées au sein de la nature. Poéticité du texte. Une expérience : se rapprocher du monde Refus de la description au profit de l'expression des sentiments et sensations, une nature vécue. Importance de la communion. [...]
[...] Ne sent-on pas dans le texte que la narrateur possède cette nature au cœur ? On comprend dans ces conditions que l'évocation de la nature et de l'expérience de communion du narrateur avec l'élément naturel puisse donner lieu à une analogie avec le sentiment amoureux. En effet, l'originalité de cette évocation de la nature est aussi de déboucher sur une réflexion, une méditation sur ce que représentent pour le narrateur l'amour, la vie, la mort. Le passage qui suit le récit de la communion est plus fortement marqué par la première personne mais selon un régime plus intime qu'au début de l'extrait. [...]
[...] A un premier niveau, ce sont les éléments naturels qui s'unissent entre eux. Ce sont d'abord les noces de la terre et de la mer qui nous sont données à voir dans une scène d'amour L'union est dite de façon explicite par le narrateur : nouer sur ma peau l'étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer Les deux instances sont ici personnifiées à l'image de deux jeunes mariés avides de baisers. L'unique phrase qui évoque cette alliance et d'ailleurs marquée par trois groupes binaires où les deux éléments apparaissent comme réunis. [...]
[...] Mais d'abord, le corps nu est suggéré à plusieurs reprises : ma peau bras torsion de tous les muscles mon corps mes jambes Quant au partenaire, il est évoqué de diverses manières mais semble toujours englober le sujet. En effet, le champs lexical de la possession : saisissement possession nous montre que le sujet est comme absorbé, happé par l'élément naturel. Ceci est d'autant plus fort que dans tous le passage l'individualité du sujet s'efface. Ainsi les marques de la première personne sont rares voire inexistantes. Seules quelques notations subsistent pour évoquer son corps. [...]
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