L'avènement de la photographie au XIXe siècle a radicalement transformé le monde de l'art, notamment son champ d'attente et ses présupposés. La littérature fut elle aussi victime, ou bénéficiaire c'est selon, de la création de Niepce. Aussi, nous étudierons ici les différents rapports existant entre le mouvement littéraire phare de la seconde moitié du siècle, c'est à dire le naturalisme de Zola, et ce nouveau médium qu'est la photographie. Nous nous demanderons par exemple si Zola, Maupassant ou Flaubert possèdent une écriture photographique, si la pratique photographique de Zola peut encore se placer sous des auspices naturalistes ou encore si le mouvement naturaliste photographique anglais
[...] Mais bien vite, Emerson réalisera les propres limites inhérentes à la photographie même. En 1888, Charles Driffield et Ferdinand Hurter publient une étude une étude de sensitométrie qui révélait les rapports de corrélation entre l'exposition, la sensibilité de l'émulsion et l'éclat d'une image. Ces nouvelles découvertes scientifiques lui prouveront les limites des possibilités techniques du médium : The limitations of photography are so great that, though the results may and sometimes do give a certain aesthetic pleasure, the medium must always rank the lowest of all the arts No differential analysis can be made, no subduing of parts, no emphasis save by dodging, and that is not pure photography. [...]
[...] Huysmans, Emile Zola et L'Assommoir L'Actualité Multipliant les textes théoriques, Zola a pu certaines fois se perdre dans les préceptes fondamentaux du naturalisme au risque de les contredire : La tempête de Racine est tout aussi vraie que celle de Michelet. Il n'y a pas de vrai ! Il n'y a que des manières de voir.» (lettre à Léon Hennique février 1880.) Philippe Ortel, La Littérature à l'ère de la photographie, enquête sur une révolution invisible, Jacqueline Chambon, Nîmes Surtout si l'on repense à la citation de Barthes : Toute description littéraire est une vue. [...]
[...] Il y ressort toute la passion, tout le sérieux avec lesquels Zola appréhendait la photographie, par exemple : J'ai les épreuves des photographies que j'ai fait révéler et tirer ici. Sur soixante-douze, il n'y a que deux plaques perdues. Toutes les autres sont très bonnes, sauf une dizaine médiocre. [118] ; on perçoit aussi le désir d'image qui semble habiter l'auteur. Mais jamais aucun texte ne viendra concrètement préciser sa vision de la photographie ou prendre part aux débats esthétiques qui l'agitent à cette époque. [...]
[...] A l'épreuve de la photographie. Essai, Paris, Seuil -Delacroix (Eugène) Journal, 1822-1863, Paris, Plon -Dousteyssier-Khoze (Catherine), Zola et la littérature naturaliste en parodies, Cazaubon, Euredit -Dubois (Jacques), Les Romanciers du réel, Paris, Points -Dubois (Jacques), Romanciers français de l'instantané au XIXe, Bruxelles, Palais des académies -Dubois (Philippe), L'Acte photographique et autres essais, Paris, Nathan -Du Camp (Maxime), Souvenirs littéraires, Paris, Aubier -Duchet (Claude), Roman et objets Travail de Flaubert, Paris, Points -Flaubert (Gustave), Correspondance, Paris, Gallimard, 1973-1997. -Freund (Gisèle), Photographie et société, Paris, Seuil -Frizot (Michel), Nouvelle histoire de la photographie, Paris, Larousse -Frizot (Michel), Gautrand (Jean-Claude), Du bon usage de la photographie. [...]
[...] Ici, aucune réponse fixe, d'autant que les connotations créent tout aussi bien des réseaux d'images plus ou moins précises, elles favorisent la surimpression : on voit une chose à travers une autre. On peut gloser sur le véritable rapport au réel de la photographie, il n'empêche qu'elle en découle directement. Or le naturalisme, qui rêve d'un même rapport avec le réel, ne peut en proposer qu'une retranscription plus ou moins habile et illusionniste, mais dans tous les cas artificielle et sûrement pas photographique. [...]
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