Naissance, notion d'auteur, naissance de l'écrivain classique, jeux de la Renaissance, poète enthousiaste, Montaigne
Le critique revient sur le fameux exemple du Prologue de Rabelais dans Gargantua où il nie d'une façon ironique la responsabilité de l'auteur, il la jette même sur le lecteur qui désormais est libre dans sa façon de comprendre l'allégorie du texte.
[...] De ce fait, le texte semble échapper à l'auteur pour s'enrichir et d'autre des sens nouveaux chez le lecteur. Naissance de l'écrivain classique En avançant, en préalable, que les notions d'écrivain et de littérature sont nées et se sont fixées au XIXe siècle, Compagnon retrace leurs émergences au XVIIe siècle. Survivance du poète enthousiaste A la notion de poète enthousiaste, tant soutenue par les anciens, comme Platon, substitue, dés le XVIIe siècle, une considération plus profane. Le poète ne devient qu'un métier de divertissement à l'instar du jouer de quilles. Il prend, de ce fait, un statut social. [...]
[...] Au XVIIe siècle, en effet, le terme de poète prend le dessus sur les autres appellations, comme gens de lettres hommes de lettres» qui, eux, prenaient, à l'époque et jusqu'à aujourd'hui, des connotations péjoratives avec Montaigne, Balzac, Sorel, Racan et surtout Molière : il suffit de citer Les femmes savantes où le lettré apparait comme un mondain, bourgeois riche,[un] amateur de littérature, ridiculise ( ),[comme un] lettré aspirant à la mondanité et exhibant son savoir,[et que l'on] ( ) trait[ait] de Jean-de-Lettres Cela n'est que le résultat de l'indépendance progressive de la littérature des autres disciplines telle que la philosophie. C'est le résultat, aussi, de la valorisation de la forme et de l'originalité, au détriment du savoir érudit. Ainsi, la figure du poète prend place pour désigner écrivain aussi bien en vers qu'en prose, avec quelques concessions pour certain, comme Furetière, qui refuse le nom de poète aux simples versificateurs : la poésie se limite à l'épopée. Ceci dit, la poésie connait un champ restreint et laisse la place pour le terme d'écrivain qui connait alors une grande extension. [...]
[...] Belles Lettres ou littérature Même si le sens moderne du mot littérature , qui apparait comme résultant de la lecture, s'est fixé dans les esprits et les dictionnaires au XVIIe siècle, la distinction entre Belles lettres, lettres et littérature reste contraignante. La querelle des considérations subsiste tant bien que mal : on rencontre deux la distinction entre les trois notions déjà citées et, de ce fait, entre les appellations auteur et écrivain. Ceci dit, le critique remarque aussi une évaluation qui dure jusqu'au 1750. Une évaluation dans laquelle : le terme [littérature] se restreign[e] de plus en plus aux textes à visée esthétique. [...]
[...] Une conception qui nait d'un individualisme croissant : on voit la naissance d'une conception d'un auteur qui est lui-même la matière voire l'intention et le dessein de son livre. Par matière, le critique explique que Montaigne sous- tend la forme, la cause formelle du livre qui devient inséparable de la cause efficiente. Toutefois, cette identification de l'auteur à l'œuvre nous mène, selon Montaigne et le critique à la rencontre d'un autre obstacle, à savoir celui de l'intertextualité. D'autre part, la lecture elle aussi se retrouve atteinte de cette nouvelle conception. [...]
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