Nous remarquons que dans ce passage, Nabokov tente de nous perdre dans un monde ou règne l'illusion, la fausseté des choses, leur irréalité par le biais du rêve.
Tout d'abord l'univers fictionnel apparaît à la page 239, Kinbote compare le monde subliminal, celui des rêves à un conte pour enfants, « son image dans le monde subliminal comme une bataille ou une réforme devient un oiseau merveilleux dans un conte pour les enfants ». Déjà le lecteur est poussé à ne voir dans ce texte qu'un tissu d'illusion, une histoire irréelle tel le conte, la comparaison entre le rêve et le conte nous amène la fausseté, le conte est imaginé, fantastique (...)
[...] On comprend rapidement que si Kinbote est persuadé que Shade écrit un poème sur la Zembla , le commentaire ne pourra être qu'erroné. Nabokov invite son lecteur à réfléchir sur la fausseté des commentaires, on la compris pour la page 244 lors du dialogue sur la poésie avec Shade, on peut le voir à d'autres moments comme par exemple à la page 243, le commentaire entre parenthèse de Kinbote ne semble pas forcément adapté à la situation (Influence des énormes vases en terre cuite dans le jardin) on sait que le Roi est homosexuel comme nous l'avons déjà vu , on pense plutôt en tant que lecteur que cette référence à quarante hommes est liée à l'homosexualité , de plus la reine sait que le roi est homosexuel , elle a donc fait cette remarque quelque peu comique pour le lecteur dans le sens de l'homosexualité, Kinbote nous donne l'explication des vases qui ne semble pas pertinente à ce moment et le lecteur s'en rend vite compte. [...]
[...] Le passage étudié se tient sur plusieurs niveaux de narration, on peut alors parler de mise en abyme du texte. Tout d'abord la narration de l'auteur, celle de Nabokov donc qui met en scène des personnages et une histoire. C'est l'auteur qui fait parler Kinbote. Ensuite le second niveau est celui du narrateur, Kinbote cherche à faire le commentaire du poème de Shade, tout en exposant sa propre histoire, celle de la Zembla. Dans notre passage, Kinbote met en scène le roi et la reine, les pensées et sentiments des personnages. [...]
[...] Pour conclure Nabokov joue sur le reflet, sur le miroir et la dualité, tout d'abord du roi éveillé et du roi endormi, de la reine en public et de la reine dans son intimité, jeu sur l'Amour à la fois existant et inexistant , la prose et la poésie, la reine et Fleur, le paysage et les sentiments. Il ne cesse de jouer sur l'illusion et la fausseté par le déguisement, le théâtre, le conte, le rêve et engage son lecteur à prendre conscience de l'erreur commise par Kinbote qui s'approprie une histoire et plus universellement des erreurs d'interprétation des commentateurs. Nabokov, sait formidablement bien manier les mots, les subtilités que le lecteur attentif saura relever. On retiendra qu'il faut rester sur ses gardes et qu'un critique peut aussi avoir droit à l'erreur. [...]
[...] A la page 243, la référence au quarante voleurs ne semble pas anodine, en effet il est dit on peut y coucher jusqu'à quarante invités, quarante voleurs Arabes la reine sait que son mari est homosexuel et quand elle lui propose de séjourner à la villa elle préfère dire quarante voleurs que mentionner des noms féminins qui en aucun cas ne plairait à son mari. A la fin du passage, Kinbote dit à Shade je compte vous révéler une dernière vérité, un secret extraordinaire qui mettra votre esprit complètement à l'aise on peut penser qu'il lui révélera son homosexualité dont il n'a pas encore parlé. Des sentiments très contradictoires naissent de sa relation avec sa femme. Nous avons donc vu qu'en rêve un amour pur existe pour celle-ci et qu'en état de veille il n'est rien. [...]
[...] Une pureté naît de cet amour chimérique, une pureté presque enfantine facilement perçue page 240 des rêves amoureux car ils étaient imprégnés de tendresse, du désir de cacher sa tête sur ses genoux On se rend compte que le roi est véritablement plus conscient de ses actes dans le rêve que dans l'éveil. En effet le roi prend conscience dans le rêve de ce qu'il fait en éveil, p.239 dans ses rêves son image fût infectée par le souvenir de cette confession confession qu'il ne l'aime pas, toujours p.239 il lui avait dit qu'il ne l'aimait pas encore une fois un miroir apparaît, le paysage devient le reflet de l'amour tel qu'il est maussade et terne. [...]
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