La scène 11 de l'acte IV est l'apogée de la pièce dans la mesure où elle est l'aboutissement du projet de Lorenzo. C'est la catastrophe ; elle est située au IVème acte et non au Vème comme le veut la dramaturgie classique.
On retrouve dans la scène la stratégie de Lorenzo : la confiance, la complicité et la lâcheté qu'il a avec le Duc sur le plan psychologique (...)
[...] L'installation du Duc - l.1 : je suis transi, il fait vraiment froid couleur locale (mois de décembre) transi = qui est mort symbolique de la mort travail de dévirilisation du Duc dans les didascalies : il se retrouve d'égal à égal avec Lorenzo il contrôle la situation au début de la scène : Eh bien, mignon (l.2) donc (l.2) peut être relié à son impatience et donc à sa grossièreté - l .4 : préparation technique du meurtre : le baudrier qui entoure l'épée renvoie à glissant comme une anguille et à l'image dans laquelle Lorenzo prendrait le Duc au piège + machiavélisme de Lorenzo qui jouit de sa complicité avec le Duc - l.10 à 12 : précipitation du Duc : il est déjà au lit + à propos : pourquoi donc montre que le Duc se croit en danger mais il ne demande qu'à se laisser convaincre même s'il sait que les informations données par le cardinal sont très importantes + impatience, inquiétude et désir : défauts qui vont perdre le duc + petite tirade qui dévoile certains de ses traits de caractère : une conduite habituelle grossière, un anticléricalisme j'ai soupé comme trois moines l.21), pas de nuance dans son discours, ni de délicatesse ( le personnage du Duc n'est que souci de confort II. Le meurtre : Musset joue avec le Romantisme Lorenzo contrôle la scène : c'est lui qui pose les questions c'est une scène d'action : ponctuation et phrases très brèves + c'est toi Renzo ? (l. 28) confiance du Duc Lorenzo montre au Duc qu'il s'est toujours trompé sur leur relation et qu'ils ne sont plus en symbiose : Lorenzo ne se cache plus. [...]
[...] Musset reprend le projet abandonné et le mène à bout. Dans la pièce, il y a une réflexion de Musset sur les républicains français des années 1830. La scène 11 de l'acte IV est l'apogée de la pièce dans la mesure où elle est l'aboutissement du projet de Lorenzo. C'est la catastrophe ; elle est située au IVème acte et non au Vème comme le veut la dramaturgie classique. On retrouve dans la scène la stratégie de Lorenzo : la confiance, la complicité et la lâcheté qu'il a avec le Duc sur le plan psychologique ; et le vol de la côte de maille, le tapage pour habituer les voisins au bruit sur le plan matériel. [...]
[...] 47) : adverbe intensif + montée du désir durent la scène : on est au cœur de la jouissance de Lorenzo qui est seul on retrouve le Lorenzo comploteur à la fin de la scène car il veut cacher le meurtre une fois l'exaltation terminée : il donne trois ordres (verbes à l'impératif) et contrôle à nouveau la situation + calme et froideur de Lorenzo lorsqu'il sort de son exaltation assurance et doute de Scoroconcolo ( on retrouve la mécanique de Lorenzo jusqu'à sa mort : son sort est déjà scellé et Venise est son tombeau Conclusion La scène est très attendue, mais toute l'action se passe en sourdine dans les didascalies : le drame romantique n'est pas excessif. Scoroconcolo détient le rôle du valet dans le théâtre classique, alors que l'exaltation de Lorenzo est très romantique. [...]
[...] Cela montre que la scène est très minutieusement préparée. C'est la seule intrigue de la pièce qui aboutit. La scène donne à voir un assassinat, ce qui est conforme à la dramaturgie romantique, mais le meurtre est étouffé car il n'est donné que par les didascalies. Problématique : Comment, dans cette scène, Musset joue t-il avec le Romantisme ? Comment l'auteur unifie t-il le thème du meurtre par le motif du thème des noces ? [...]
[...] La libération très fragile de Lorenzo Lorenzo est marqué par une émotion intense Scoroconcolo est très affectueux : viens maître (l.39) mais il garde de la distance aparté Les deux personnages ne communiquent plus, ils appartiennent à deux mondes différents. Lorenzo est en extase et a une vision (printemps = renaissance) : éternel repos (l.43) = terme ambigu car il peut faire allusion à la mort ou à une âme en paix (présage funèbre pour le dernier acte) + Scoroconcolo retrouve le rôle du valet classique : son âme se dilate singulièrement (l.47) il informe les spectateurs de l'état d'esprit de Lorenzo. [...]
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