C'est un message qui semble faire progresser l'intrigue : Coelio n'aime plus Marianne, il en aime une autre.
Les phrases d'Octave (répliques 1 et 3) sont simples, assurées. Il n'argumente plus. Le "nous" (réplique 3) suggère qu'Octave prend faits et causes pour Coelio, comme un avocat et son client.
(...) C'est l'indifférence qui est le thème de ses trois répliques suivantes, avec un glissement de Coelio à Marianne.
L'indifférence de Marianne est traitée sur le ton de l'indifférence. Il n'y a pas de ponctuation émotive, les phrases sont déclaratives. Ce sont des affirmations qui n'admettent pas de réplique : "vous ne pouvez ni aimer ni haïr".
Le choix des comparaisons : les roses du Bengale, Galatée, statue de sainte, met en évidence l'aspect statique et l'absence de vie.
(...) Marianne fait preuve de raillerie dans ce passage, elle feint de regretter que Coelio ne l'aime plus car, elle, elle allait l'aimer : de nombreuses exclamations puis le serment "sur mon âme" suivis de moquerie manifeste dans le délai qu'il restait avant qu'elle ne succombe "ce soir ou demain matin, dimanche au plus tard" et dans l'emploi de l'imparfait "je lui appartenais", qui donne comme déjà fait quelque chose de futur (...)
[...] Les phrases d'Octave (répliques 1 et sont simples, assurées. Il n'argumente plus. Le "nous" (réplique suggère qu'Octave prend faits et causes pour Coelio, comme un avocat et son client. B. La raison du changement de Coelio C'est l'indifférence qui est le thème de ses trois répliques suivantes, avec un glissement de Coelio à Marianne. L'indifférence de Marianne est traitée sur le ton de l'indifférence. Il n'y a pas de ponctuation émotive, les phrases sont déclaratives. Ce sont des affirmations qui n'admettent pas de réplique : "vous ne pouvez ni aimer ni haïr". [...]
[...] Sa tirade est une réflexion sur la condition féminine. On y trouve un seul thème : l'amour. La femme est convoitée, elle a à répondre ou à ne pas répondre à cet amour. Son argumentation est parfaite. Tout d'abord une interrogation pour fixer l'attention de l'interlocuteur avec une apostrophe mi-sincère, mi-ironique. Une phrase d'introduction "Voyez un peu ce qui m'arrive" ; son argumentation va se fonder sur l'expérience. Un enchaînement causes-conséquences qui enserre la femme dans un piège : lequel . [...]
[...] Et c'est à Octave qu'elle montre son amertume. Conclusion : Du point de vue de la progression dramatique il est évident que le ressort principal, l'amour de Coelio pour Marianne, va conduire à un dénouement malheureux. Il est certain que jamais Marianne n'aimera Coelio. L'intrigue évolue et la question devient : Octave trahira t-il son ami ? L'intérêt du passage est essentiellement psychologique car Marianne, malgré les non-dits (ou grâce à eux se dévoile. Pour la mise en scène les regards sont extrêmement importants, à imaginer. [...]
[...] - Belle Marianne, vous dormirez tranquillement. - Le coeur de Coelio est à une autre, et ce n'est plus sous vos fenêtres qu'il donnera ses sérénades. MARIANNE. - Quel dommage et quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme celui-là ! voyez comme le hasard me contrarie ! Moi qui allais l'aimer. OCTAVE. - En vérité ! MARIANNE. - Oui, sur mon âme, ce soir ou demain matin, dimanche au plus tard, je lui appartenais. Qui pourrait ne pas réussir avec un ambassadeur tel que vous ? [...]
[...] Elle insiste sur l'importance d'Octave dans cette transaction amoureuse (vouée à l'échec) : "Qui pourrait ne pas réussir avec un ambassadeur tel que vous ; "et vous, comme une sage nourrice, vous l'aurez laissé". Coelio, qui est pourtant le premier concerné, est quasiment absent des répliques de Marianne. L'interprète compte plus que l'émetteur du message. Le "compliment" d'Octave la vexe (voir Marianne, réplique ; sa réponse est excessivement mordante. Bien sûr elle est blessée par le "compliment" lui-même dans sa vanité mais aussi parce que c'est Octave qui le prononce. C'est aussi pour cela qu'elle revient sur cette comparaison avec les roses du Bengale à la fin de sa tirade. [...]
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