Fiche de français proposant une approche synthétique des spécificités du théâtre romantique et du théâtre de Musset autour d'un exemple "Les Caprices de Marianne". Vous trouverez également des pistes d'interprétation de la pièce. Document de 5 pages au format Word.
[...] De son côté, Claudio, rassuré, veut faire décommander le spadassin, mais la demande de Marianne de faire chasser Octave ou Cœlio de chez elle s'ils s'y présentent réveille ses soupçons Acte II Octave, qui persuade Cœlio de ne pas renoncer à son amour, décide d'agir et tente de piquer l'amour-propre de Marianne; il échoue. Claudio, au cours d'un échange très vif, lui apprend que sa femme lui a tout dit et Octave reconnaît sa défaite. À Marianne venue lui faire la leçon, il réplique par une apologie du plaisir naturel. Ciuta incite Cœlio à se méfier d'Octave qu'elle vient de voir en compagnie de Marianne. [...]
[...] Le théâtre romantique de Musset. L'échec de son premier drame La Nuit vénitienne en 1830, l'intégralité de sa production fut écrite pour être lue et non pour être jouée. Gageons que son théâtre gagne alors en modernité en étant libéré de toute contrainte scénique. Esprit indépendant, très tôt en rupture avec le, il refuse de croire à la mission du poète face à la foule. Ce ton désabusé, mélancolique et ironique, donne à son à ses pièces un style unique, mêlant sans cesse pathétique et humour, il met en scène des doubles, exaltés mais amers, idéalistes mais sans cause, débauchés avant de pureté, etc. [...]
[...] On trouve en effet dans la Nuit des rois le schéma directeur des Caprices: la jeune femme convoitée s'éprenant de l'ami entremetteur. La lecture d'une nouvelle de Tieck, Liebeszauber [l'Enchantement de l'amour] parue dans la Revue de Paris en 1832, a pu fournir le couple d'amis à la fois fidèles et opposés; le Décaméron de Boccace, que Musset connaissait bien, présentait l'histoire de deux amis dont l'un, au seuil d'une victoire amoureuse, se sacrifiait au profit de l'autre. Le scénario commun à ces sources diverses permettait à Musset d'incarner dans les personnages de Cœlio et d'Octave, comme il le dit lui-même dans sa correspondance avec George Sand, une dualité profondément ancrée en lui et que l'on retrouvera toujours dans son théâtre. [...]
[...] (Théâtre et Langage, Essai , sur le dialogue dans les comédies de Musset, Paris, Lettres Modernes, coll. Langues et styles 1977) Cette évolution est largement due aussi aux métaphores, imbriquées au langage et infiltrant jusqu'aux pensées les personnages. Voilà qui justifierait alors le nombre de métaphores que Musset fait dire à Octave, personnage destiné à devenir son porte-parole favori, l'acteur des futures Nuits, nouveau champ littéraire où le poète développe à l'envi ses thèmes obsédants : solitude, illusion de l'amour, inconsistance, trahison, dédoublement . [...]
[...] Mais Cœlio aime-t-il Marianne? il ne peut la rencontrer; il aime un rêve. La formule d'Octave devant sa tombe résonne étrangement: savait combien les illusions sont trompeuses, et il préférait ses illusions à la réalité» 6). L'amour n'est-il pas cette illusion pour laquelle Cœlio est mort, de crainte de s'affronter à la réalité? Marianne, de son côté, aime-t-elle Octave ou seulement son propre orgueil qui lui fait d'autant plus désirer celui qu'on lui interdit qu'il la distrait d'un mari rébarbatif? [...]
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