"L'art ne fait que des vers, seul le coeur est poète" écrit André Chénier dans L'Aveugle, exprimant ainsi le mot d'ordre même du Romantisme, mouvement littéraire et culturel qui domina la poésie française du XIXè siècle.
Mouvement rejetant les canons esthétiques du classicisme, le Romantisme est une conception nouvelle et originale de la poésie qui accorde la prééminence aux sentiments exprimés sous la forme d'un lyrisme exalté. C'est cette conception de la poésie qu'immortalisa Musset dans La Nuit de Mai par ces vers restés célèbres : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux/Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots" (...)
[...] Bocher : Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie Pour toute une génération de poètes, le cœur est le domaine des émotions, source d'inspiration des plus grandes œuvres. Par ailleurs, la poésie atteint également une beauté plus esthétique, fondée sur une recherche formelle parfois très élaborée. Finalement, la beauté de la poésie, reste une idée abstraite, indéfinissable, mais accessible à tout le monde ; chaque lecteur peut, à son goût, choisir le poème qui lui aura fait ressentir le plus d'émotions, que ce soit par la beauté formelle ou par la beauté des sentiments exprimés. [...]
[...] Cette beauté peut transparaître à travers plusieurs thèmes, touchant, la plupart du temps, à l'expression de sentiments douloureux qui peuvent être contradictoires, qui définissent un mal être, ou encore, qui affectent le poète de manière personnelle. L'expression des sentiments contradictoires reflétant les tourments de l'âme humaine, a traversé toutes les époques et tous les courants poétiques ; En effet, dès le XVI° siècle, ces épanchements lyriques sont perceptibles : Je vis, je meurt ; je me brûle et me noie ; / J'ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure Dans ces quelques vers de Louise Labé, les contradictions de l'être, troublé par ses sentiments, apparaissent, mettant en valeur, grâce à une série d'antithèses, toute la complexité de l'individu. [...]
[...] Je fus comme fou la souffrance devient révolte tant elle est forte ; on assiste, un peu plus loin dans le recueil à une sublimation de la douleur, dans Demain dès l'aube où le poète réussit à aller au-delà de sa souffrance, et aboutit au deuil par l'offrande à la défunte de fleurs porteuses de douleur et d'espoir. Ce lyrisme douloureux, élégiaque, n'est pas seulement réservé aux auteurs romantiques, d' immortels poèmes exprimant une plainte, un désespoir ont été écrits au siècle, notamment par Apollinaire. [...]
[...] C'est cette conception de la poésie qu'immortalisa Musset dans La Nuit de Mai par ces vers restés célèbres : «Les plus désespérés sont les chants les plus beaux / Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots La recherche de la beauté en poésie constitue une quête qui anime l'ensemble des poètes du XVI° siècle au siècle ; cependant, les critères permettant de définir cette beauté nous échappent, c'est pourquoi Musset nous fait part de sa propre conception de l'art poétique. [...]
[...] Cependant, la beauté de la poésie, qui réside dans le lyrisme et le désespoir, n'apparaît-elle pas également dans la forme des poèmes ? Effectivement, l'art poétique peut atteindre la beauté à travers la forme qui peut se traduire sous divers aspects : tout d'abord, la beauté peut apparaître dans la musicalité ou dans les images utilisées par le poète. Elle transparaît également à travers une esthétique qui lui voue un culte (l'Art pour l'Art) ou encore dans la mise en page de certains poèmes. [...]
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