Le drame de Musset On ne badine pas avec l'amour met aux prises Perdican et sa cousine Camille. Pour triompher des résistances de cette dernière, et pour se venger, Perdican choisit de la manipuler en la rendant jalouse. Pour cela, il courtise Rosette devant elle, qui s'est cachée et qui ne se doute pas du piège que son cousin lui a tendu.
Cette scène utilise un procédé de « théâtre dans le théâtre », puisque Perdican joue un rôle de composition (il n'aime pas Rosette, en réalité), ce qui permet à l'auteur de montrer la manipulation, mais aussi de dénoncer la part de l'orgueil et de la vengeance dans les relations amoureuses.
Nous verrons donc tout d'abord comment fonctionne ici la double énonciation, avant d'étudier le double jeu de Perdican et ses dangers (...)
[...] Il semble lui dire : tu as créé du trouble (aux sens propre et figuré), du déséquilibre, mais cela disparaîtra vite. Je ne garderai pas de chagrin de tes refus, de même que l'eau revient vite à son état normal. Car Perdican ne se contente pas de passer des messages à Camille, il cherche aussi et surtout à la rendre jalouse. Il insiste sur sa proximité physique avec Rosette : Vois-tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne ? (l. 33-34) ; il insiste : je distingue tes bras enlacés dans les miens (l. 39). [...]
[...] Commentaire littéraire Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour, acte III, scène 3 [Introduction] Le drame de Musset On ne badine pas avec l'amour met aux prises Perdican et sa cousine Camille. Pour triompher des résistances de cette dernière, et pour se venger, Perdican choisit de la manipuler en la rendant jalouse. Pour cela, il courtise Rosette devant elle, qui s'est cachée et qui ne se doute pas du piège que son cousin lui a tendu. Cette scène utilise un procédé de théâtre dans le théâtre puisque Perdican joue un rôle de composition (il n'aime pas Rosette, en réalité), ce qui permet à l'auteur de montrer la manipulation, mais aussi de dénoncer la part de l'orgueil et de la vengeance dans les relations amoureuses. [...]
[...] Mais c'est aussi un jeu dangereux qu'il mène ici, en faisant croire à Rosette qu'elle est tout alors qu'elle n'est rien. Au fond, dans cette scène, ce n'est pas à Rosette que Perdican parle d'abord, ni même à Camille, qu'il sait cachée derrière un arbre, mais à lui-même. Il veut se persuader lui-même qu'il n'a pas besoin de Camille, que Rosette peut lui donner un bonheur terrien, naturel, simple comme elle-même. Perdican ment et se ment à lui-même : son châtiment sera terrible. [...]
[...] [Deuxième partie : Un jeu dangereux] Ainsi, Perdican manipule Camille, qu'il rend jalouse, mais aussi sa sœur de lait Rosette, qui n'est ici qu'un instrument. Et cela, alors même qu'il semble se parler à luimême, pour célébrer la Nature, la petite fontaine etc., comme il le faisait au début de la pièce. Mais à présent, tout cela prend une couleur plus tragique et concerne Rosette, qui n'est qu'un objet entre les mains cyniques de Perdican. Rosette, ici, n'est rien du tout. Perdican marque bien, par la répétition des toi seule (l. [...]
[...] 45-46), et non devant Dieu, comme dans un mariage. Sous prétexte que Rosette est une paysanne naturelle, simple, ne sachant pas lire, il prétend s'unir à elle dans des noces païennes et ancrer son couple dans la terre : nous prendrons racine ensemble dans la sève du monde tout-puissant lui dit-il tout à la fin. Il s'oppose ainsi à la foi religieuse de Camille. Mais le tragique s'introduit dans la scène par ces grands cercles noirs dans la fontaine, annonciateurs de mort. [...]
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