Moyen-Age, oubli et réhabilitation, XVe siècle, temps des mutations, siècle troublé
Creuset de la langue française, le Moyen Âge fut longtemps ignoré et méprisé de ses héritiers, qui le considéraient comme une époque barbare et pauvre, sans rien de comparable à l'Antiquité qui le précédait, ni à la Renaissance qui lui devait pourtant beaucoup. Le XVIIIe siècle lui-même, si curieux, n'y voit que grossièreté et obscurantisme. Certes, l'hégémonie féodale des princes et de l'Église maintenait le peuple dans l'ignorance, mais n'en était-il pas de même, toutes proportions gardées, aux XVIIe et XVIIIe siècles ?
[...] Le XVIII siècle lui-même, si curieux, n'y voit que grossièreté et obscurantisme. Certes, l'hégémonie féodale des princes et de l'Église maintenait le peuple dans l'ignorance, mais n'en était-il pas de même, toutes proportions gardées, aux XVIIe et XVIIIe siècles ? Il fallut attendre le romantisme pour que, le premier. Chateaubriand réhabilitât la foi, l'art et l'âme du Moyen Âge. On connaît les emprunts nombreux dont l'œuvre d'un Victor Hugo est redevable aux chansons de geste et même au théâtre du Moyen Âge. [...]
[...] Par bien de ses traits, le Moyen Âge n'a pas atteint sa maturité littéraire. Pourtant, c'est en lui qu'il faut chercher le surgissement de la tradition littéraire française. Au XVIIe siècle, Boileau situe Villon dans des siècles grossiers et parle de l'art confus de nos vieux romanciers (L'Art poétique, chant ; mais au XXe siècle, on vante la grande clarté du Moyen Âge II-Le temps des mutations On conçoit que les écrivains du XVIIe siècle aient se débattre pour endiguer le flot trop riche apporté par le XVIe siècle En effet, la littérature du xvie siècle est celle d'un siècle profondément troublé. [...]
[...] C'est l'humanisme triomphant, avec excès parfois, dont le programme pédagogique de Rabelais est le meilleur exemple Elle est celle d'un siècle profondément artiste : un public s'est la cour, chez les seigneurs, qui fournissent aux poètes des occasions de briller. Les littératures antiques ont donné l'humanisme artistique le culte de la beauté savante (Les Antiquités de Rome) Elle est celle d'un siècle qui a cherché s'affranchir des contraintes qui pesaient au Moyen Age : l'homme n'est plus un être apeuré dans ses rapports avec Dieu, mais on lui révèle sa grandeur (Rabelais) ; la nature devient un principe de vie et de progrès (Rabelais, Montaigne). On fait appel la réflexion, et même la raison. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture