Moyen-Age, Renaissance, Médée idéalisée, Médée démasquée, Roman de Troie
En passant de l'Antiquité au Moyen Âge, Médée se dépouille de sa réputation sulfureuse de sorcière dangereuse et maléfique pour devenir une princesse courtoise et savante. C'est du moins ainsi qu'elle apparaît, au XIIe siècle, sous la plume de Benoit de Sainte-Maure, auteur d'un Roman de Troie où la légende des Argonautes se trouve mêlée à celle de la guerre de Troie : lors de leur expédition maritime, les Argonautes auraient fait escale à Troie, où ils auraient été très mal reçus par Laomédon, le roi de Troie ; mécontents, les héros grecs auraient juré de se venger, et c'est ce qui aurait plus tard déclenché la fameuse guerre de Troie.
[...] Du Moyen Age à la Renaissance : Médée idéalisée et Médée démasquée En passant de l'Antiquité au Moyen Âge, Médée se dépouille de sa réputation sulfureuse de sorcière dangereuse et maléfique pour devenir une princesse courtoise et savante. C'est du moins ainsi qu'elle apparaît, au XIIe siècle, sous la plume de Benoit de Sainte-Maure, auteur d'un Roman de Troie où la légende des Argonautes se trouve mêlée à celle de la guerre de Troie : lors de leur expédition maritime, les Argonautes auraient fait escale à Troie, où ils auraient été très mal reçus par Laomédon, le roi de Troie ; mécontents, les héros grecs auraient juré de se venger, et c'est ce qui aurait plus tard déclenché la fameuse guerre de Troie. [...]
[...] Pour Benoît de Sainte- Maure, si Médée a eu tort de quitter son père et sa terre, elle est surtout coupable d'avoir trop aimé Jason. Celui- ci est blâmé, car il a abusé de la confiance du père de Médée et trahi parole donnée à la magicienne. Benoît de Sainte-Maure annonce alors que les dieux, outrés de l'attitude de Jason, se vengeront, mais il ne dit pas comment Médée sera l'instrument de cette vengeance. Ainsi, Médée reste pure et Jason est désigné coupable. [...]
[...] Ne comprenez- vous pas que, moi seule, je puis la donner, et la donne en effet ? En 1556, Jean de La Péruse consacre une tragédie à Médée. Inspirée d'Euripide et de Sénèque, parfois presque traduite, la pièce présente cependant une Médée plus humaine, moins magicienne, plus digne de pitié et moins cruelle que dans les tragédies grecque et latine, alors que Jason est plus méprisable. [...]
[...] Christine de Pisan montre que la sagesse ne peut rien contre la puissance de la passion et sous-entend que Médée qui confirme qu'elle est coupable. Pour Médée, la Renaissance (le XVIe siècle) commence mal : en 1509, le philosophe Érasme publie un Éloge de la folie où Médée est dénoncée comme une fausse magicienne, incapable de redonner la jeunesse (en référence sans doute au meurtre de Pélias). Érasme fait parler la Folie, qui démasque Médée et les superstitions : Allez maintenant, mortels insensés, demander aux Médées, aux Circés, aux Vénus, à l'Aurore, à je ne sais quelle fontaine, une seconde jeunesse ! [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture