Le mot "classicisme" apparaît pour la première fois en France vers 1830, par opposition à "romantisme" et donc plus d'un siècle après la mort des grands écrivains de ce mouvement littéraire : Corneille, Molière, Racine, La Fontaine, La Rochefoucauld, Pascal, La Bruyère. Auparavant, seul existe l'adjectif "classique", terme laudatif que l'on applique à des écrivains jugés dignes d'être proposés aux élèves (dans les "classes") (...)
[...] (La protection du roi permet à Molière de faire jouer Tartuffe en dépit de la cabale des dévôts. ) Bourgeoisie et aristocratie ont la même culture gréco-latine de base, modelée par l'enseignement des ordres religieux comme celui des Jésuites ou des Oratoriens, d'où ce phénomène exceptionnel et caractéristique de la France : deux classes très différentes sur le plan social, se reconnaissent dans les mêmes œuvres littéraires et artistiques. Pratiquement exclues de cet enseignement, mis à part quelques personnalités d'exception comme Mlle de Scudéry : les femmes, qui créeront le courant de la Préciosité et contesteront, entre autres, les références trop érudites aux écrivains grecs et latins. [...]
[...] Les règles : La vraisemblance. Le vraisemblable est ce que le public est prêt à croire vrai. On représente les événements et les personnages tels qu'ils devraient être et non pas tels qu'il ont été réellement (sujets historiques). Les bienséances. Elles correspondent à ce que le public est prêt à accepter : un roi ne doit pas s'exprimer comme un homme ordinaire, même dans des circonstances exceptionnelles, un personnage ne meurt pas sur la scène. Rodrigue surgissant chez sa bien-aimée, l'épée au poing, teintée du sang de son père, était une action de nature à choquer le public (Le Cid de Corneille). [...]
[...] III) L'esprit du Classicisme 1. L'imitation des Anciens, c'est à dire des auteurs grecs et latins. Comme les écrivains de la Renaissance, les classiques se donnent pour modèle les auteurs grecs et latins. L'originalité que recherche l'écrivain classique consiste à se démarquer du modèle bien connu des lecteurs (cf. le personnage de L'homme et son image de La Fontaine) . Imiter, n'est pas simplement plagier mais s'inspirer d'un auteur connu pour rivaliser avec lui. Exemples : Poésie. La Fontaine tire beaucoup de ses fables des recueils d'Esope (auteur grec connu au avant J.C) ou de Phèdre (auteur latin du I°s. [...]
[...] Racine, qui s'inspire d'Aristote (philosophe grec du siècle av. J.C) déclare: La principale règle est de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première (préface de Bérénice) Molière (préface de Tartuffe) proclame également : la grande règle de toutes les règles [ ] est [ ] de plaire mais aussi : l'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes ( La critique de l'Ecole des femmes) Lorsque Boileau codifie les règles de l'art dramatique dans son Art poétique de 1674, celles-ci sont depuis longtemps mises en œuvre par les dramaturges désireux de plaire à leur public et en accord avec lui. [...]
[...] Un seul décor, neutre : par exemple, l'antichambre du palais royal, dans la tragédie. Au XIX°siècle, le théâtre romantique se construira contre ces règles, considérées comme des entraves à la création. IV) La querelle des Anciens et des Modernes : Elle est révélatrice d'une évolution qui marquera la fin du classicisme et annoncera le siècle des Lumières. Les Modernes : Perrault et Fontenelle, s'opposent aux Anciens ( ceux qui prennent pour modèle les auteurs grecs et latins). L'idéal des Anciens L'idéal des Modernes. [...]
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