Fiche de lecture de l'ouvrage La mort est mon métier de Robert Merle
Robert Merle commence à écrire des livres lorsqu'il devient professeur après la guerre en 1949. La mort est mon métier, écrit en 1952, est donc l'un des tous premiers romans qu'il a publié, bien que Week-end à Zuydcoote écrit en 1949 l'ait déjà rendu célèbre. Par la suite, il s'illustrera avec sa série de romans historiques « Fortunes de France » qui l'occupera pendant près de 25 ans. La mort est mon métier n'est donc pas le roman phare de l'?uvre de Robert Merle.
[...] Cela nous amène à réfléchir sur le mode de pensée nazi qui peut se résumer en cette phrase : ton honneur, c'est ta fidélité La question de la désobéissance ne se pose pas Rudolf qui est quelqu'un d'honnête et qui est habitué à obéir aux ordres sans broncher, sûrement à cause de l'éducation trop stricte que lui a donné son père, ne laissant pas de place au développement de son esprit critique et son discernement. Cependant nous sommes en devoir de nous la poser: Jusqu'à quel point devons nous obéir, nous conformer aux règles dictées par nos dirigeants et supérieur hiérarchique? Quand avons-nous le droit de désobéir ? En effet, dans ce livre, le personnage n'a pas particulièrement envie de mettre en place le génocide des juifs, mais ce sont les ordres qu'il reçoit et qu'il a le devoir d'appliquer. [...]
[...] Il choisit donc de penser que sa propre morale, son propre avis, est moins important que l'obéissance qu'il doit à ses chefs. S'il fait du zèle dans son travail, c'est à cause de son éducation qui lui a appris à faire les choses à fond Il me semble que l'éducation que le père de Rudolf lui a donnée joue un rôle majeur dans le livre, car apprendre l'obéissance aveugle à un enfant n'est pas le meilleur moyen de faire de lui quelqu'un de libre, capable de réfléchir par lui-même et de mener sa vie comme il l'entend. [...]
[...] (Expérience de la Shoah par balles) Cependant, même après ce que je viens d'évoquer, on ne peut pardonner Rudolf pour ce qu'il a fait car il aurait dû refuser le travail qu'on lui demandait : il avait un devoir de désobéissance. On a donc vu que La mort est mon métier comportait de nombreux intérêts philosophiques variés qui sont l'éducation, la déshumanisation des juifs, la désobéissance, le discernement, la morale contre l'obéissance, la compréhension de l'impensable. Ce livre comporte sûrement d'autres intérêts philosophiques, mais ceux-là sont ceux que j'ai décidé de développer. [...]
[...] Robert Merle prépare khâgne et hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand puis passe une licence de philosophie, l'agrégation d'anglais et il consacre sa thèse de doctorat de lettres à Oscar Wilde. Après ses études, Robert Merle devient professeur d'anglais. Il travaille dans divers lycées à Bordeaux, Marseille puis Neuilly-sur-Seine où il fait la connaissance d'un collègue professeur de philosophie, Jean-Paul Sartre. Il rencontre également Raymond Queneau qui lui commande des traductions pour les éditions Gallimard. Mobilisé en 1939, Robert Merle devient interprète pour les forces britanniques stationnées à Dunkerque. [...]
[...] Enfant, il a un profond respect mêlé de crainte pour son père. Puis, au lieu de s'amuser dans la cour, il se force à faire des allers- retours le long du mur de l'église en comptant ses pas. De plus, il a des crises qui sont des moments où tout autour de lui s'éloigne jusqu'à ce qu'il soit pris de vertiges, et qui surviennent quand il s'éloigne de la routine fixée par son père. Le lecteur s'interroge alors sur la santé mentale de Rudolf et sur l'impact qu'a eu sur lui l'éducation très stricte que lui a donné son père. [...]
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