Baudelaire, "La Mort des amants", tiré de "Les Fleurs du Mal" : commentaire

Résumé du document

Les poètes chantent la vie, l'amour, mais également la mort, celle de leurs contemporains, celle de leurs proches ou encore celle de la femme qu'ils aiment.
Dans Les Fleurs du Mal, par exemple, Baudelaire nous offre une vision personnelle, exotique, de La Mort des amants dont il imagine le trépas sans douleur. Il semble, en effet, que leur disparition commune soit un moyen exceptionnel de parvenir à un bonheur infini.

Après avoir montré que l'amour est idéalisé, nous verrons que ce poème révèle le désir d'atteindre une relation spirituelle avant de terminer en remarquant que la mort, et la poésie ici, peuvent permettre d'atteindre à l'éternité (...)

Extraits

[...] En fait, le poème repose sur l'ambigüité et l'ambivalence Les deux amants semblent à la fois souffrir puisqu'ils exhalent un long sanglot s'éloignent en échangeant des adieux (vers 11) mais sans en pâtir beaucoup : les sonorités sont douces, appuyées sur des nasales ou des liquides. Il s semblent à la fois tristes et heureux de s'embarquer pour ce voyage (qui évoque L'invitation au voyage : l'amour ne peut que les transporter ; leur passion les use (vers5) mais elle leur offre l'occasion de s'aimer à l'envi sans fin. La mort semble être le seul moyen d'échapper aux contraintes qu'imposent la vie et le passage du temps. [...]

[...] Commentaire de texte : Commentez le texte de Baudelaire La Mort des amants (voir le livre de Charles Baudelaire, Mort des amants Fleurs du mal,CXXI,1857) Le texte commence à partir du vers Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères Les miroirs ternis et les flammes mortes. Introduction 1. Un amour idéalisé a. Parce que la mort est le point ultime d'un amour absolu b.Baudelaire retrouve ici le thème romantique du double c. L'amour et la mort sont intimement liés Qui révèle le désir de peindre une relation spirituelle a. [...]

[...] Les deux amoureux connaîtront un sort identique, ranimés par le même Ange. c. L'amour et la mort sont intimement liés Baudelaire retrouve la tradition poétique de l'amor/mort ».Les divans sont profonds évoquant tout autant la volupté que l'ensevelissement, les fleurs sont étranges ossues de cieux plus beaux évoquant tout autant l'exotisme des voyages en Orient à la mode au XIXe siècle que les chrysanthèmes, venus également d'Orient, et portés sur les tombes ; les chaleurs dernières suggèrent à la fois les emportements amoureux et l'agonie Les deux amants, unis dans le degré suprême de leur passion, connaissent une fusion totale, se perdent dans leur sentiment réciproque, mourant à eux- mêmes pour renaître dans l'autre, disparaissant de la terre pour revivre dans les cieux. [...]

[...] L'adjectif mystique à la rime, pour débuter le premier tercet est à un endroit stratégique et évocateur : il commence la deuxième partie du poème, permet le passage de l'amour à la mort, de la flamme amoureuse à la passion sacrée. Ce que la dernière strophe confirme puisqu'elle fait apparaître les thématiques chrétiennes : l'Ange, évidemment fidèle et joyeux le retour à la vie, la résurrection des âmes. Baudelaire accentue le rapprochement symbolique en évoquant davantage les flammes mortes que les âmes mortes, mais le jeu référentiel fondé sur le rapprochement sonore et sémantiques est essentiel. [...]

[...] Il semble, en effet, que leur disparition commune soit un moyen exceptionnel de parvenir à un bonheur infini. Après avoir montré que l'amour est idéalisé, nous verrons que ce poème révèle le désir d'atteindre une relation spirituelle avant de terminer en remarquant que la mort, et la poésie ici, peuvent permettre d'atteindre à l'éternité Un amour idéalisé Baudelaire présente, dans Les Fleurs du Mal, un parcours particulier, dont Spleen nous rappelle que toutes les tentatives pour échapper au désespoir sont illusoires. [...]