Tout comme dans la première partie, le penseur s'interroge sur les conditions à remplir pour s'élever à l'authenticité. Dans un premier temps, le concept de sincérité est mis en avant et valorisé par rapport à son antonyme la fausseté, "ceux qui ont le coeur corrompu méprisent les hommes sincères". La sincérité est d'emblée posée comme la qualité du coeur. Il justifie ainsi la première idée en affirmant que "c'est parce qu'ils parviennent rarement aux honneurs et aux dignités" (...)
[...] C'est là que cette vertu brille des noms de magnanimité, de fermeté et de courage ; et, comme les plantes ont plus de force lorsqu'elles croissent dans les terres fertiles, aussi la sincérité est plus admirable auprès des grands, où la majesté même du Prince, qui ternit tout ce qui l'environne, lui donne un nouvel éclat. Un homme sincère à la cour d'un prince est un homme libre parmi des esclaves. Quoiqu'il respecte le Souverain, la vérité, dans sa bouche, est toujours souveraine, et, tandis qu'une foule de courtisans est le jouet des vents qui règnent et des tempêtes qui grondent autour du trône, il est ferme et inébranlable, parce qu'il s'appuie sur la vérité, qui est immortelle par sa nature et incorruptible par son essence. [...]
[...] Sincérité, dignité, vérité, Montesquieu expose une tripartition individuelle de qualités morales et intellectuelles indispensables pour qu'un homme soit authentique. De même, Platon dans La République, avait déjà tenté en définissant la justice individuelle d'offrir à ses élèves le tableau d'une répartition tripartite des qualités nécessaires à l'homme, la raison, le courage et la tempérance. Cependant, un degré supplémentaire est franchi : avoir de telles qualités morales et intellectuelles et les mettre au service de l'action permet à l'homme de s'élever davantage vers l'authentique, Comme si ce qui fait faire un bon usage des dignités n'étoit pas au-dessus des dignités mêmes Il ne suffit pas d'être digne en pensée, il faut être fonctionnel pour l'être en acte. [...]
[...] Il justifie ainsi la première idée en affirmant que c'est parce qu'ils parviennent rarement aux honneurs et aux dignités Par conséquent, c'est ré-activement dédaigneux vis-à-vis de la plus grande vertu du cœur, la sincérité, que ces hommes se manifestent. Ils rejettent la sincérité car ils ont incapables de s'élever à la dignité. On a vu dans l'extrait précédent que la sincérité était une condition indispensable à l'amitié, à présent, elle est le fait de l'état d'esprit d'un homme digne, capable des plus grands honneurs. [...]
[...] Mais, lorsqu'il veut verser ses bénédictions sur eux, il permet que des gens sincères aient le coeur de leurs rois et leur montrent la vérité, dont ils ont besoin comme ceux qui sont dans la tempête ont besoin d'une étoile favorable qui les éclaire. Lecture analytique Introduction Dans cet extrait intitulé De la sincérité par rapport au commerce des grands tiré de la seconde partie de l'essai, Eloge de la sincérité de Montesquieu, le philosophe soulève la question universelle des qualités des hommes à un niveau privé et dans le commerce des grands. Il évoque ainsi à un stade plus philosophique la question de la nature humaine. [...]
[...] Dès les premières lignes de la deuxième partie, la sincérité est portée à son paroxysme. On avait vu qu'elle était une vertu initiatique permettant de s'élever à la connaissance de soi : que c'était une vertu qui suppléait à l'incomplétude de l'homme car il trouve en son cœur de quoi combler l'insuffisance de son esprit. Elle est en outre la garantie de pouvoir s'élever à une amitié authentique. Elle rend l'homme capable de bonheur, de vérité et de dignité en pensée et en acte. [...]
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